Les entreprises "désinhibées" par la crise

Au delà du cas récent de PSA, de nombreuses autres d'entreprises sont touchées par des annonces de plans de restructuration.
Au delà du cas récent de PSA, de nombreuses autres d'entreprises sont touchées par des annonces de plans de restructuration. © REUTERS
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et Olivier Samain , modifié à
Les licenciements se multiplient, et ce même en période électorale. Pourquoi ?

Nicolas Sarkozy a tenté jeudi de reprendre la main sur le dossier de restructuration de PSA. Le président de la République a assuré que les 4.000 postes supprimés seraient "tous reclassés".

Mais au delà du cas récent de PSA, de nombreuses autres d'entreprises sont touchées par des annonces de plans de restructuration. C'est notamment le cas de la Société générale, où des centaines d'emplois vont être supprimés dans les activités de finance, et de BNP Paribas où 370 postes doivent être supprimés.

Du jamais vu avant une élection

Un scénario inhabituel à quelques mois de l'élection présidentielle. Habituellement, dans les mois qui précèdent les grands rendez-vous électoraux, les entreprises se gardent en effet de tout projet de restructuration. Et ce, dans l'optique de ne pas être prises à partie par les politiques. Cette fois, elles ne semblent pas vouloir attendre l'élection pour lancer leurs plans sociaux.

La crise décomplexe les entreprises

Pourquoi ? La raison de fond de cette évolution tient notamment à la mondialisation. La France pèse en effet de moins en moins dans le chiffre d'affaires de certains grands groupes et ce n'est pas une élection, fut-elle présidentielle, qui va les empêcher de remettre à plat leurs stratégies industrielles.

Autre raison qui tient davantage au contexte actuel : la crise de la dette et la rigueur qu'elle implique. Olivier Labarre, directeur général de BPI, l'un des cabinets qui conseille les entreprises dans leur stratégie de restructuration, constate de son côté que le mot rigueur se banalise et désinhibe les entreprises.

La rigueur en mot d'ordre

"Comme le mot de rigueur est à présent prononcé ouvertement par un certain nombre de politiques sans peur, les entreprises qui pouvait avoir un certain scrupule à annoncer des opérations de cette nature avant les élections, sont aujourd'hui complètement libérées de ce type de scrupule", a-t-il commenté au micro d'Europe 1.

Ce dernier, prévoit d'ailleurs de nouvelles annonces de plan de restructuration dans les entreprises. Si le contexte de crise économique décomplexe les entreprises, la justice peut malgré tout permettre d'éviter des plans de licenciement abusifs. C'est notamment le cas à Aix en Provence où la cour d'appel a annulé jeudi le plan de sauvegarde mis en place à Fralib, l'unique entreprise en France à fabriquer les thés Lipton et les infusions Eléphant.