100.000 exemplaires. Les chiffres de vente de La Commode aux tiroirs de couleurs, le premier roman d'Olivia Ruiz, ont surpris beaucoup de monde. Et son autrice la première. Mais ce à quoi elle s'attendait encore moins, c'est l'avalanche de messages reçus sur les réseaux sociaux de personnes ayant lu son livre. Une émotion inédite qu'elle explique au micro d'Émilie Mazoyer dans l'émission Musique!.
Des commentaires plus émouvants que ceux sur sa musique
Olivia Ruiz explique que beaucoup de lecteurs et de lectrice lui écrivent les réseaux sociaux, souvent pour partager des histoires personnelles nées de la lecture de La Commode aux tiroirs de couleurs. "Ce sont des gens qui ont reparlé à des membres de leur famille avec qui ils étaient fâchés, parce qu'ils ont compris des choses", se souvient-elle. "D'autres personnes qui ont fait 600 kilomètres pour aller sur les terres de leur famille pour comprendre des choses. D'autres qui disent juste merci parce qu'ils se sentent moins seuls."
Ces messages émeuvent beaucoup la chanteuse. "Je ne fais que pleurer en lisant les commentaires sur Instagram et Facebook", confie-t-elle. "Ces retours me donnent plus d'émotion que jamais je n'en avais eu avec mes disques." Peut-être parce que c'est la première fois qu'Olivia Ruiz aborde aussi frontalement l'histoire de sa famille. Peut-être aussi parce que le roman permet de traiter le sujet plus en profondeur.
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Un hommage à tous les exilés du monde
Cette émotion est d'autant plus forte que l'autrice anticipait "beaucoup de raisons" de ne pas lire son premier roman, qu'elle ne voulait d'abord pas publier. "Il y a un a forcément un priori quand une chanteuse sort un roman" indique Olivia Ruiz. "Ce que je comprends tout à fait". Au-delà de son statut public, l'artiste imaginait que le sujet attirerait peu. "Cette histoire de l'exil des Espagnols et de cette terrible guerre civile orchestrée par Franco est encore méconnue", observe-t-elle. "Ça a été une surprise magnifique".
Avec ce livre, l'artiste se réjouit d'avoir pu lever un tabou commun à beaucoup de familles de réfugiés espagnols. "Ça me fait du bien d'avoir enfin eu la possibilité de rendre hommage à ce voyage" dit-elle pudiquement au sujet de l'exil de ses grands-parents. "Mais aussi à tous les voyages et à tous les exilés qui n'arrivent pas (ou difficilement) à se construire avec cette amputation qu'est le déracinement, quand il est une nécessité ou une obligation." Les racines espagnoles d'Olivia Ruiz, déjà présentes ponctuellement dans sa musique, sont également au cœur de sa nouvelle création, le spectacle musical À bouches cousues, présenté en novembre au théâtre des Bouffes du Nord, puis en tournée en France.