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«La mort ne me fait pas peur», «mais elle m'emmerde», confie Pierre Arditi

Emma Ben Youssef Sudarovich . 2 min

Invité de Culture Médias ce lundi 17 novembre pour la sortie de son livre "Le souvenir de presque tout", Pierre Arditi revient sur son immense parcours de comédien, mais également son rapport à la mort. Loin de lui faire peur, elle l'"emmerde", car elle symbolise la fin des rêves.

A l'occasion de la sortie de son livre "Le souvenir de presque tout" aux éditions Le Cherche midi, Pierre Arditi était l'invité de Culture Médias, ce lundi 17 novembre. Loin d'être une autobiographie comme pourrait le laisser penser le titre, le livre est davantage "une promenade au milieu de" la vie du comédien. Des souvenirs donc, qui laissent tout de même la part belle aux rêves et à l'avenir. 

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Le théâtre, seul lieu de ressource

"Ce qui me fait souffrir, ce ne sont pas les souvenirs de ce que j'ai vécu, mais de ne plus avoir le temps d'en fabriquer d'autres". C'est par cette phrase écrite dans son livre que l'on comprend toute la soif de vie de Pierre Arditi. 

Du haut de ses 80 ans, le comédien est toujours un grand rêveur. Lui qui foule les planches depuis les années 1960, n'est pas toujours pas rassasié et veut continuer de jouer, car le théâtre est le moteur de sa vie, "le seul endroit où" il "peut se ressourcer". Et pour cause, "au théâtre, la mort n'existe pas. Quand l'acteur tombe... c'est faux. Il se relève et le public l'applaudit", explique-t-il au micro d'Europe 1.

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Si ceci laisse penser que Pierre Arditi a peur de la mort, il n'en est rien. Comme il le confie, "la mort ne me fait pas peur. Je vais y penser comme tout le monde, mais elle m'emmerde". La fin du parcours va forcément de pair avec la mort des rêves, qui le guident depuis sa plus tendre enfance. Des rêves qu'il a d'ailleurs toujours eus les yeux grand ouverts. 

Une dizaine de pièces "avant de sucrer les fraises"

"Au fond, quand on dort, on ne rêve plus", c'est pourquoi "j'ai décidé de ne plus dormir" dès l'âge de 7 ans. S'il n'a pas réussi à tenir cette promesse durant l'enfance, il a saisi la force de la vingtaine à bras le corps pour "résister à la nuit". Une période que se remémore l'acteur avec nostalgie étant donné que "pendant que la ville brouillait autour de moi des bruits de la nuit, je m'apercevais que j'étais encore vivant et donc que je pouvais rêver et imaginer ce qu'il se passait". 

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Et vivant, Pierre Arditi l'est bel et bien. Il a fait le compte, il lui reste le temps de jouer une dizaine de pièces de théâtre "avant de sucrer les fraises". Un compte peut-être "un petit peu exagéré" mais avec une part de vérité. Car "si je joue une pièce par an, il me reste dix pièces. Alors imaginons que j'en jour deux par an, une dans la première partie de saison et une autre dans la" seconde, "ça fait 20 pièces". Un calcul incollable et honorable, mais loin d'être suffisant pour le comédien au plus de cent pièces.