Publicité
Publicité

Inquiétude à Bayeux : des défenseurs du patrimoine refusent que la célèbre tapisserie soit prêtée aux Anglais

Charles Bouchain . 1 min

C’était une promesse d’Emmanuel Macron en 2018 et confirmée en juillet dernier lors de son voyage officiel au Royaume-Uni : la tapisserie de Bayeux sera prêtée au British Museum à Londres pendant que le musée Normand sera en travaux. Depuis cette annonce, une pétition en ligne circule pour empêcher son départ. Elle a déjà recueilli 45.000 signatures. Explications.

Il y a un trésor que les vacanciers ne pourront plus voir pendant un certain temps en France. C'est la tapisserie de Bayeux, cette broderie unique du XIe siècle retraçant la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant. Le musée qui l'expose ferme ses portes dans 10 jours jusqu'en octobre 2027 pour travaux. Elle sera durant cette période de temps prêtée au British Museum de Londres. C'est d'ailleurs ce qu'a promis Emmanuel Macron.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Mais une pétition en ligne pour empêcher le voyage de cette broderie inestimable a déjà recueilli 45.000 signatures. Ses signataires estiment que l'œuvre est trop fragile pour un tel périple.

Une broderie inestimable et bien trop fragile

L'état de la toile de lin vieille de presque 1.000 ans inquiète. Plus de 9.000 trous et 30 déchirures ont été recensés sur les 70 mètres de la fresque. L'idée d'un départ à Londres préoccupe Didier Rykner. Cet historien de l'art est à l'origine de la pétition pour empêcher le départ de la broderie.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Il y a un vrai risque de déchirure, d'agrandissement des trous et de chute de matière qui vont la détériorer encore plus qu'elle ne l'est. On menace l'intégrité d'une œuvre qui est totalement unique. La Joconde est une œuvre de Léonard Vinci, un tableau. Il existe d'autres tableaux de Léonard de Vinci. C'est évidemment extraordinairement précieux. Mais la tapisserie de Bayeux, c'est encore bien pire : il n'y a rien d'équivalent", alerte-t-il.

Un transfert à l'étude

Il y a six mois, les conservateurs réfléchissaient à déplacer la tapisserie pendant les travaux du musée afin de la restaurer. On ne parlait pas d'un départ à Londres, mais ce petit transfert dans un entrepôt paraissait déjà inenvisageable pour une conseillère du musée de Normandie. Elle participait à l'époque à une vidéo pour la préfecture du Calvados.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"On s'est rendu compte au fur et à mesure des études qu'à la fois la tapisserie était trop fragile pour être déplacée sur une grande distance et que toute manipulation supplémentaire était un risque pour sa conservation", estimait-elle déjà. Les modalités du déplacement sont en cours d'élaboration entre les gouvernements britannique et français. Les équipes de conservation étudient notamment le contrôle de l'humidité et comment limiter les vibrations du conteneur qui transportera l'œuvre.