Coronavirus : pourquoi le cinéma américain "ne sera plus jamais comme avant"

Deauville film américain
Le festival du Film américain de Deauville se tient cette année dans un contexte particulier (photo d'illustration). © AFP
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Mathieu Charrier, édité par Margaux Lannuzel
Le 46ème festival du cinéma américain de Deauville s'est ouvert vendredi dans le Calvados... Mais presque sans américains. Une illustration, parmi tant d'autres, de l'impact de la crise du coronavirus sur une industrie cruciale outre-Atlantique : l'usine à rêves d'Hollywood ne tourne plus. 
ANALYSE

C'est un étrange 46ème festival du cinéma américain qui s'est ouvert à Deauville, vendredi. Après des mois de crise du coronavirus, l'événement se tient presque sans acteurs américains, et alors que d'importantes restrictions sanitaires s'imposent toujours aux spectateurs des cinémas, aux Etats-Unis comme en France. "Ça va être le premier festival important depuis le Covid en France", avec notamment la diffusion de films privés de projection à Cannes, avance son directeur, Bruno Barde. Un fonctionnement bouleversé, à l'image des secousses que connaît l'industrie du cinéma américain. 

 

 

300 tournages repoussés depuis le début de la pandémie

Le report des tournages des suites de Star Wars et Avatar résume parfaitement la crise que traverse Hollywood : au moins 300 tournages ont été repoussés depuis le début de la pandémie. Il faut dire que très peu de spectateurs vont dans les salles en ce moment outre-Atlantique. En temps normal, les studios américains engrangent des centaines de millions de dollars chaque semaine... Ces chiffres sont tombés à 8 millions la semaine dernière.

Conséquence : l'usine à rêves ne tourne plus, et les plans sociaux se multiplient. Warner a déjà annoncé supprimer 600 postes, tandis que NBCUniversal devrait licencier 3500 personnes.

"On arrive au bout d'un système de production"

 

"Il y a un changement qui est en train de s'opérer, un changement radical", commente pour Europe 1 Vincent Cassel, qui tourne régulièrement pour le cinéma américain. "On arrive au bout d'un système de production, mais aussi dans la manière de regarder les films. Qu'est-ce qui remplace les entrées aujourd'hui ? Ce sont les vues, les 'likes', tout ça est en train de changer", estime l'acteur. "Ça ne veut pas dire que ça meurt, mais ça ne sera plus jamais comme avant." 

Pendant le confinement, plusieurs films américains sont ainsi sortis directement sur les plateformes, sans passer par les salles, comme Mulan ou Les Trolls 2, qui ont permis d'engranger 100 millions de dollars en VOD en moins d'un mois. Résultat : le PDG d'Universal affirme réfléchir désormais à des sorties simultanées en salles et en VOD