Procès du meurtre de Lola : une pétition réclame la perpétuité incompressible à l'encontre de l’accusée
Le procès de Dahbia Benkired pour le viol et le meurtre accompagnés d'actes de torture il y a trois ans de Lola, une adolescente parisienne de 12 ans, s'est ouvert vendredi 17 octobre devant les assises de Paris. Face à cette affaire, une pétition a été lancée par l'Institut pour la Justice réclamant la condamnation de la suspecte à la perpétuité incompressible.
Le procès de Dahbia Benkired, cette Algérienne accusée du viol et du meurtre de la petite Lola il y a trois ans en plein cœur de la capitale, s’est ouvert vendredi. La jeune victime avait été retrouvée dans une malle et la suspecte était sous OQTF au moment des faits. Face aux proches de la victime, Dahbia Benkired a demandé pardon pour la toute première fois.
Et dans cette affaire de meurtre, le jury populaire va avoir la possibilité de condamner la suspecte à la perpétuité incompressible. Une pétition en ce sens a même été lancée par l'Institut pour la Justice. Elle recueille plus de 56.000 signataires et il s'agit de la peine la plus lourde du code pénal français. Elle est prononcée de manière rarissime.
"C'est le maximum de la peine qui existe dans notre droit français"
Elle signifie tout simplement que le condamné devra rester en prison à vie sans possibilité d'aménagement pendant au moins 30 ans. Et passé cette période, il peut demander au tribunal d'application des peines de revenir sur cette impossibilité. "C'est le maximum de la peine qui existe dans notre droit français depuis l'abolition de la peine de mort. C'est-à-dire perpétuité, et vous ne pouvez pas bénéficier de la moindre permission de sortie ou de libération conditionnelle avant 30 ans", explique l'ancien magistrat Georges Fenech.
La peine incompressible ne peut s'appliquer que dans des conditions précises. Notamment en cas de crime terroriste, de meurtre avec viol, torture ou acte de barbarie sur mineurs de 15 ans. Mais cela comprend aussi le meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique.
Une peine prononcée seulement six fois en France
Seulement six fois cette peine a été prononcée : pour des terroristes, comme Salah Abdeslam, et des meurtriers d'enfants, à l’image de Michel Fourniret par exemple. Pour l'instant, aucun n'a bénéficié d'un allègement de peine. "Depuis les années 90, il n'y a eu aucune sortie. Par exemple, Michel Fourniret est mort en détention parce qu'il avait la perpétuité incompressible et jamais sa liberté n'a été discutée", précise Pierre-Marie Sève, directeur de l'Institut pour la Justice.
L'Institut pour la Justice réclame donc que cette peine s'applique à Dahbia Benkired. Le jugement est attendu en fin de semaine prochaine.
