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Police judiciaire et police aux frontières tirent la sonnette d'alarme face à un manque criant d'effectif

William Molinié - Mis à jour le . 1 min
Filière judiciaire et police aux frontières : les angles morts de la Place Beauvau
Police judiciaire et police aux frontières tirent la sonnette d'alarme face à un manque criant d'effectif © Quentin Top / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Alors que le gouvernement entend élever la lutte contre le narcotrafic au niveau de celle contre le terrorisme, les moyens humains et budgétaires ne suivent pas. Les enquêteurs souffrent non seulement d'un manque important d'effectif et restent suspendus aux arbitrages budgétaires.

Le gouvernement entend élever la lutte contre le narcotrafic au niveau de la lutte contre le terrorisme. Une volonté affichée par le Garde des Sceaux Gérald Darmanin, qui va mettre en place à partir de janvier prochain, un parquet national anticriminalité. Seulement, de l'autre côté de la chaîne pénale, les enquêteurs sont en souffrance. D'un côté, la réforme de la police nationale entamée l'an dernier n'a pas permis de résorber le stock de procédures et de l'autre, il manque environ 7.000 policiers enquêteurs.

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Suspendus aux arbitrages budgétaires

7.000 policiers. C'est le besoin estimé par la filière judiciaire pour faire face à l’augmentation de 10% des stocks de procédure en quatre ans, alors même que le taux d'élucidation est en baisse. La Cour des comptes avait déjà préconisé en 2023, de quintupler les effectifs des enquêteurs de la police parisienne, afin de palier le nombre de dossiers en souffrance. 

La police aux frontières estime son besoin, à elle seule, à 2.700 effectifs supplémentaires pour faire face à la vague d’immigration clandestine. Au total, ce sont 10.843 policiers en plus qu’il faudrait en sept ans, soit une augmentation de 7% des effectifs. 

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Cependant, "les conditions budgétaires ne sont pas réunies pour un vaste plan de recrutement", concède une source gouvernementale. Un fait qui contrebalance avec leur volonté de ne pas baisser la garde face à la délinquance. C'est pourquoi, dans une note diffusée lundi aux préfets, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, leur demande d’amplifier l’effort.

Les vols avec violences ont effectivement augmenté de 12%, tandis que les destructions volontaires de 18%. Si les policiers de voie publique interpellent davantage, les procédures ne suivent pas et s’amoncellent. Un puits sans fond finalement, suspendu aux arbitrages budgétaires.