Lutte contre le narcotrafic : les policiers attendent des mesures fortes du gouvernement
Lors de leur visite à Marseille, ce jeudi, les ministres de l'Intérieur et de la Justice ont affirmé que la menace du narcotrafic est au moins équivalente à celle du terrorisme. Mais alors, quelles mesures seront prises pour lutter contre ? Sur place, les policiers attendent de véritables actions du gouvernement.
Cette semaine, le dossier du narcobanditisme s'est accéléré avec l'affaire Kessaci. Les ministres de l'Intérieur et de la Justice se sont rendus à Marseille pour une réunion de travail. La menace du narcotrafic est au moins équivalente à celle du terrorisme, ont affirmé Laurent Nuñez et Gérald Darmanin.
Au programme : visite auprès du personnel pénitentiaire, des tribunaux, mais aussi avec les forces de l'ordre qui sont à flux tendu avec 2.000 mises en examen sur les affaires de drogue à Marseille. Mais alors, quelles sont les attentes des policiers après le déplacement du locataire de Place Beauvau et du garde des Sceaux dans la cité phocéenne ?
"C'est le chat qui se mord la queue en fait"
Des promesses ont été formulées dans les couloirs de l’Évêché aux policiers, comme Sébastien Greneron, secrétaire départemental Alliance, qui reste prudent malgré un plan de relance de la filière investigation en préparation. "Ils m’ont parlé d'un millier d'effectifs qui arriveraient sur la France. Il y en aurait 700 qui iraient en investigation. C'est très bien, tu vas mettre des jeunes policiers qui sortent d'école", réagit-il dans un premier temps.
Mais pour lui, "si tu ne mets pas des enquêtes de qualité et que tu ne ramènes pas des preuves devant la justice, on pourra pleurer que derrière il n'y a pas de réponse pénale". "Les magistrats sont là aussi pour juger avec des éléments concrets. C'est le chat qui se mord la queue en fait", juge-t-il.
Eviter de reproduire les opérations "place nette"
Priorité donnée à la lutte contre les narcotrafiquants. C'est ce qui a été annoncé également aux syndicats par l'entourage du ministre de l'Intérieur, mais sans plus de précision. Bruno Bartocetti, responsable de la zone Sud du syndicat Unité SGP Police-FO, espère que ce plan ne se limitera pas à des opérations "place nette".
"Alors si on repart sur des opérations 'place nette', sans renfort d'effectifs, on fera dans l'à peu près et on continuera à perdre du temps parce que nous avons perdu beaucoup de temps. Nous sommes en retard face aux narcotrafiquants. Il faut qu'on ait une longueur d'avance. La balle est dans le cas du gouvernement", assure-t-il.
Mais il insiste sur ce point : pas de réponse stratégique des forces de l'ordre sans se donner les moyens face à des trafiquants de drogue toujours plus puissants.