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«Pochon beuh ou shit cadeau» : à Marseille, une affiche de Noël réalisée par des dealers fait polémique

Raphaël Fernandez-Lopez . 1 min
Marseille : une affiche de Noël spécial narcotrafic fait polémique
Marseille : une affiche de Noël spécial narcotrafic fait polémique © Miguel MEDINA / AFP

Une opération de grande ampleur a été lancée dans les quartiers Nord de Marseille, mobilisant 1.500 policiers pour démanteler simultanément 15 points de deal. L'objectif était de "reprendre le terrain" aux narcotrafiquants. Durant cet évènement, une affiche de Noël surprenant a été exhibée par le préfet des Bouches-du-Rhône.

"Pochons beuh ou shit cadeau", voici l'affiche brandie par le préfet des Bouches-du-Rhône, Jacques Witkowski devant la presse lors d'une opération anti-narcotrafic. Cet écriteau a été distribué dans les boîtes au lettres des habitants de la cité des Oliviers à Marseille, dans le 14e arrondissement.

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Le visuel respecte tout les codes des fêtes de fin d'année, en se targuant de participer à "la magie de Noël". "Les Oliviers à Fête Noël… du 25 au 31 décembre 2025. Chez nous la fête c’est apéritif, chips boissons, bonbons et autres, mais aussi pochon beuh ou shit cadeau. Merci de votre passage à la prochaine", précise l'affiche.

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Cette pratique s'inspire de modèles observés en Amérique latine, où les narcotrafiquants financent des activités sociales et festives (barbecues, concerts, aides au loyer) pour apaiser les tensions et asseoir leur emprise sur les quartiers. L'ampleur de la consommation est significative dans le pays : le marché français des stupéfiants est estimé à près de 7 milliards d’euros en moyenne chaque année. Soit plus du triple par rapport à 2010.

Une opération pour "reprendre le terrain" aux narcotrafiquants

"Vous voyez ce qui est distribué dans le quartier pour les fêtes de Noël", a déploré Jacques Witkowski. Le but de son opération dans 15 points de deal reconnus de la cité phocéenne était de "reprendre le terrain" aux narcotrafiquants.

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Cette opération est intervenue alors qu'Emmanuel Macron est attendu mi-décembre, a priori le 16, à Marseille, un mois après l’assassinat du petit frère du militant écologiste et anti-drogue Amine Kessaci. 

L'opération, qui a combiné des actions de voie publique et des enquêtes judiciaires, a conduit à 79 interpellations et à l'émission de 30 interdictions administratives de paraître en début de soirée. Elle a ciblé également les commerces pour s'assurer qu'ils ne contribuent pas à l'économie du trafic, menant au contrôle de 14 établissements et à deux demandes de fermeture.

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Sur le terrain, des dizaines de policiers ont contrôlé les accès et les véhicules, assistés de chiens détecteurs. L'ambiance était tendue. Certains habitants ont exprimé leur méfiance ou leur lassitude face à ces interventions jugées récurrentes et parfois brutales, les qualifiant de "coup de com'".