Narcotrafic : à Marseille, Gérald Darmanin évoque une menace «au moins équivalente à celle du terrorisme»
En déplacement à Marseille pour investir la question du narcotrafic, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a estimé que le narcotrafic était une menace "au moins équivalente à celle du terrorisme". À ses côtés, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a affirmé que le meurtre de Mehdi Kessaci était "un crime qui vise à atteindre l'État".
Une semaine après l'assassinat de Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, militant écologiste et figure de la lutte contre le narcotrafic, les ministres de l'Intérieur, Laurent Nuñez, et de la Justice, Gérald Darmanin, sont à Marseille pour évoquer la lutte contre le narcobanditisme.
Sur place, le locataire de la Place Beauvau a estimé que le meurtre de Mehdi Kessaci était "un crime qui vise à faire peur et qui vise à atteindre la République et l'État". Le garde des Sceaux a lui affirmé que le narcotrafic était une menace "au moins équivalente à celle du terrorisme". Gérald Darmanin a parlé d'une "bataille très, très dure" contre des narcotrafiquants qui génèrent entre 5 à 6 milliards d'euros d'argent liquide.
La DZ Mafia dans le viseur
Les deux ministres étaient en réunion à la préfecture de police avec tous les hauts magistrats mais aussi les responsables de sécurité des Bouches-du-Rhône. Ensemble, ils ont évoqué les réseaux du narcotrafic qui sévissent dans la deuxième ville de France, comme la DZ Mafia.
Pour Gérald Darmanin, cette organisation "touche au moins une dizaine d'autres départements, notamment du sud de la France". "Nous avons d'autres réseaux criminels que nous combattons avec la plus grande force, et qui je l'espère grâce aux moyens de la loi narcotrafic (...) va permettre de répondre à une menace qui tue énormément, et qui est au moins équivalente à celle du terrorisme sur le territoire national", a-t-il ajouté.
Selon le garde des Sceaux, sur "la trentaine de personnes qui dirigent" la DZ Mafia, la "quasi-intégralité d'entre eux, 27 en l'occurrence", sont détenus dans les prisons françaises. Le ministre de la Justice a précisé que 21 se trouvaient à la maison de sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), tandis que "quelques autres" allaient être placés dans "les quartiers haute-sécurité qui n'existaient pas précédemment."
"Lutter contre la corruption"
Par ailleurs, Gérald Darmanin a également assuré de nouveaux renforts dans la cité phocéenne, notamment de magistrats et de greffiers, sans donner de chiffres concrets. Mais pour lui, "il faut savoir aussi lutter contre la corruption, qui touche les services enquêteurs, qui touche possiblement les tribunaux."
Face à cela, le ministre a évoqué "une dizaine d'enquêtes ouvertes pour des agents qui auraient été corrompus, et qui donnent des informations aux organisations criminelles." En attendant, la préfecture des Bouches-du-Rhône reste tétanisée après l'assassinat en plein jour de Mehdi Kessaci, il y a une semaine. De son côté, la justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" visant son frère, un militant écologiste très engagé dans la lutte contre le narcotrafic.