Féminicide d'Inès Mecellem : Gérald Darmanin saisit l’inspection générale de la justice après de multiples alertes ignorées

Deux semaines après le féminicide d'Inès Mecellem, retrouvée morte à son domicile le 8 septembre dernier, à Poitiers, Gérald Darmanin a annoncé dimanche avoir saisi l'inspection générale de la justice.

Six plaintes déposées

Le ministre de la Justice démissionnaire souhaite faire toute la lumière sur l'affaire concernant cette jeune femme de 25 ans, qui avait alerté la justice à six reprises entre le 10 juillet et le 28 août. Elle faisait état d'étranglements et de viols récurrents de son ex-compagnon, un réfugié afghan. La jeune femme se savait également traquée deux jours avant sa mort.

L'activation de son téléphone grave danger, un dispositif pour les victimes de violences conjugales permettant d'alerter rapidement les forces de l'ordre, avait conduit à l'interpellation de l'individu, finalement laissé libre 30 minutes plus tard. Deux jours après, Inès Mecellem avait été poignardée de plusieurs coups de couteau à son domicile.

Son agresseur n'a toujours pas été retrouvé et cette mort aurait pu être évitée selon sa famille. "Dans ce dossier, on voit qu'à nouveau, il y a eu des dysfonctionnements graves, que la victime a eu le courage de déposer plainte à de nombreuses reprises, de signaler le danger dans lequel elle était, de demander une protection au service de l'État et que cela n'a pas été fait. Donc il y a des défaillances, c'est certain, et il faut les mettre en lumière et puis y remédier", clame Pauline Rongier, leur avocate.

L'ouverture par Gérald Darmanin d'une enquête sur le fonctionnement des services de la justice à Poitiers est, en ce sens, "un signal fort et une première victoire pour nous" ajoute cette dernière.