Extrême-gauche, propalestiniens, terrorisme : les risques planent sur les marchés de Noël
Tout au long du mois de décembre, quelque 2.700 marchés de Noël vont ouvrir partout en France. Lieux festifs et symboles des traditions chrétiennes, ils font l’objet d’une vigilance accrue : après les incidents survenus récemment à Bruxelles, les autorités françaises renforcent leur dispositif sécuritaire.
Alors que les chalets se mettent en place et que les illuminations s’allument aux quatre coins du pays, les marchés de Noël sont placés sous surveillance renforcée.
Dans le viseur des autorités françaises : certains groupes militants, notamment d’ultragauche et issus de la mouvance propalestinienne, considérés comme susceptibles de cibler ces événements fortement symboliques.
La crainte d’actions coup de poing
Pour éviter tout risque, les autorités restent extrêmement vigilantes. "Les services de renseignement travaillent assidûment depuis des mois sur ces individus-là", explique Sylvain André, policier à Strasbourg et représentant départemental du syndicat Alliance.
"Il y a eu des interdictions de paraître sur le marché de Noël et même certaines assignations à résidence pour isoler ces individus afin qu’ils ne viennent pas perturber ce marché de Noël."
Les forces de l’ordre craignent en effet des actions coup de poing visant les décorations ou les installations emblématiques de la période hivernale. À Amiens, des statuettes de la crèche de la Noël ont été brisées.
"Il y a toujours un risque, comme cela s’est vu dernièrement dans certaines villes de France, où l’on vient perturber les fêtes de Noël en dégradant des sapins ou d’autres installations", poursuit Sylvain André. "Nous ne sommes pas à l’abri de gestes similaires, comme la remise en cause de crèches, que ce soit en France ou dans d’autres pays."
La menace terroriste toujours élevée
Un exemple récent a marqué les esprits : le week-end dernier, à Bruxelles, la tête d’une statue de Jésus installée dans le cadre des festivités a été dérobée, alimentant les inquiétudes des autorités françaises. À ces potentielles perturbations s’ajoute une autre menace : le risque terroriste. Le plan Vigipirate reste activé à son niveau le plus élevé, "urgence attentat", dans un contexte international particulièrement tendu.
Pour Axel Ronde, porte-parole du syndicat de police CFTC, les forces de l’ordre sont pleinement mobilisées : "On va nous demander de faire des contrôles en amont et pendant les festivités, mais aussi de repérer tout comportement suspect ou tout objet abandonné près d’un lieu sensible comme une église ou un marché de Noël."
La mémoire de l’attentat de Strasbourg, en décembre 2018, demeure vive. Ce soir-là, Chérif Chekatt, 29 ans, radicalisé et déjà connu de la justice, avait ouvert le feu sur les visiteurs du marché, tuant cinq personnes et en blessant onze autres. Un traumatisme encore très présent qui incite aujourd’hui les autorités à une extrême prudence.