Condamnation de Nicolas Sarkozy : «C’est une décision qui m’interroge et qui m’inquiète», lance Violette Spillebout
Invitée d'Europe 1 Matin week-end, la députée Ensemble pour la République Violette Spillebout émet des réserves sur la condamnation de Nicolas Sarkozy dans l'affaire dite des soupçons de financement libyen de la campagne de 2007. Elle fait part notamment de ses doutes concernant l'impartialité de la présidente du tribunal.
Un jugement politique ? La condamnation de Nicolas Sarkozy n'en finit pas de faire couler l'encre : 5 ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire, 100.000 euros d'amende et 5 ans d'inéligibilité pour "association de malfaiteurs". Une sanction lourde qui questionne l'impartialité de la présidente du tribunal, Nathalie Gavarino, puisque cette dernière avait manifesté contre Nicolas Sarkozy quand il était chef de l'État.
Et "comme beaucoup de Français", Violette Spillebout, pointe "une décision qui [l']interroge et qui [l]'inquiète". "C'est cinq ans de prison, mais c'était aussi cette exécution immédiate sur une condamnation en première instance qui est sans preuve factuelle, finalement, sur des présomptions [le chef d'association de malfaiteurs reposant sur l'intention de commettre un délit, et non sur le fait de le commettre, ndlr]", rappelle la députée Ensemble pour la République du Nord.
"Pas d'acharnement et pas de politisation non plus"
"Et moi, comme beaucoup de citoyens, je suis attachée à ce que la justice soit la même pour tous, pas de passe-droit pour personne, y compris pour les politiciens, mais pas d'acharnement et pas de politisation non plus. [...] Je crois surtout qu'on a aussi cette question de la neutralité des magistrats. Finalement, est-ce qu'un magistrat qui est engagé dans un syndicat, qui est engagé politiquement, qui s'exprime publiquement, ne doit pas se déporter, par exemple, lorsqu'il doit juger les actes d'un homme ou d'une femme politique ?", se demande l'élue.
Fustigeant les menaces de mort subies depuis le jugement par Nathalie Gavarino, Violette Spillebout rappelle que "les magistrates sont des hommes et des femmes libres de s'engager", preuve en est, la présidente du tribunal est "cadre d'un syndicat qui est présent à la fête de l'Humanité, donc très orienté politiquement".
"La question c'est plutôt le déport ,est-ce que quand on doit juger un homme ou une femme politique, on peut réellement garantir la neutralité de la justice ? Je crois que les citoyens français, ils sont attachés à l'égalité de traitement par la justice", avance celle qui par ailleurs tient à préciser qu'elle "vient de la gauche", n'est "ni adhérente LR, ni fan de Nicolas Sarkozy".