Condamnation de Nicolas Sarkozy : «Prétendre qu’il est un citoyen comme un autre, c’est illusoire», assure un constitutionnaliste
Invité d"Eliot Deval et vous", le constitutionnaliste John-Christopher Rolland, assure qu'un "président ou un ancien président de la République n'est pas un citoyen comme un autre". Ainsi, quand Nicolas Sarkozy est condamné, la peine n'est pas prononcée contre un "citoyen lambda". Réécoutez l'extrait. Vous pouvez réagir au 01.80.20.39.21.
5 ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire, 100.000 euros d'amende et 5 ans d'inéligibilité. Voilà la peine prononcée par la juge Nathalie Gavarino à l'encontre de Nicolas Sarkozy pour "association de malfaiteurs" dans le cadre de la tentaculaire affaire des soupçons de financement libyen de la campagne de 2007.
Une justice politisée ?
Et depuis ce jugement rendu jeudi, les pétitions en soutien à l'ex-président se multiplient, avec en creux la critique d'une justice politisée. A contrario, pour les détracteurs de Nicolas Sarkozy, la justice a tranché, et tout ex-locataire qu'il est, l'ancien président est un justiciable comme les autres.
Mais "prétendre que Nicolas Sarkozy ou que tout autre président ou ancien président serait un citoyen comme un autre, c'est illusoire", pointe au micro d'Eliot Deval et vous le constitutionnaliste John-Christopher Rolland. "Ce n'est pas un citoyen comme un autre, il a incarné les plus hautes fonctions, donc il y a une question aussi de représentativité sur le plan international."
"Ce n'est pas un citoyen lambda"
Si une "décision de justice peut être critiquée", cet expert rappelle que "là où il faut faire attention, c'est la façon dont on s'attaque non pas à la décision, mais au corps des magistrats".
Une fois cette précaution prise, le constitutionnaliste avance que c'est la qualité de la personne [Nicolas Sarkozy], qui probablement explique aussi ces réactions, parce que ce n'est pas une qualité qui est commune, ce n'est pas le citoyen lambda. Et en même temps vous avez la question de l'égalité entre citoyens, c'est un sujet très complexe."