Attentat de la rue des Rosiers : l’inaction des autorités face à la demande d’extradition d’un suspect identifié en Palestine
43 ans après, les commémorations de l'attentat de la rue des Rosiers auront lieu dans 10 jours. Le Parquet national antiterroriste a requis un procès devant la cour d'assises spéciale de Paris. Pour le moment deux suspects récemment extradés en France devront comparaître. Mais d'autres courent toujours, parmi eux un homme localisé en Palestine. Mais le gouvernement français n'a jamais enclenché la procédure d'extradition.
Le 9 août 1982, l'attentat de la rue des Rosiers avait lieu. Une terrible fusillade qui a fait six morts et 22 blessés. Dans cette affaire, les familles des victimes se sentent enfin entendues. Le Parquet national antiterroriste a requis un procès devant la cour d'assises spéciale de Paris où deux suspects, récemment extradés, devront comparaître.
"La diplomatie française ne peut plus se cacher"
Mais au moins trois autres personnes sont toujours dans la nature, dont un homme localisé en Palestine. Voilà dix ans que l'homme suspecté, a minima, d'avoir fourni les armes, est visé par un mandat d'arrêt international et clairement identifié.
"L'individu qui est dans les territoires palestiniens s'appelle Hicham Harb. Il est recherché depuis 2015. Il n'a jamais été inquiété par la justice palestinienne et il vit une paisible retraite à Ramallah" explique Yohann Taieb, président du comité de soutien aux victimes du restaurant Goldenberg. Mais voilà, le gouvernement français fait la sourde oreille malgré les multiples demandes depuis 2018 de la part des familles des victimes.
Le motif est que l'État palestinien n'est pas reconnu et donc aucune demande d'extradition ne peut être formulée. Pour Yohann Taieb, si l'Élysée reconnaît cet État comme annoncé, une des conditions doit être l'arrestation de ce suspect. "La diplomatie française ne peut plus se cacher. Il faut absolument que le président Emmanuel Macron et que le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot prennent leurs responsabilités et obtiennent coûte que coûte l'extradition de ce suspect avant l'ouverture du procès".
Parmi les victimes de cet attentat figurent deux Américaines. Si l'inaction du gouvernement français se poursuit, Yohann Taieb et les familles des victimes envisagent de solliciter les États-Unis et Donald Trump pour se rapprocher de Benjamin Netanyahu et livrer le suspect à la justice française.