Attentat d'Arras : la mère de Mohammed Mogouchkov accuse le père de famille d'avoir radicalisé son fils

La mère du jihadiste estime avoir perdu ses trois fils à cause de leur père
La mère du jihadiste estime avoir perdu ses trois fils à cause de leur père © DENIS CHARLET / AFP
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avec AFP // Crédit photo : DENIS CHARLET / AFP , modifié à
La mère du jihadiste, Mohammed Mogouchkov, a pris la parole. Dans un entretien diffusé par M6 ce jeudi, elle pointe le père de ses enfants comme le responsable de leur radicalisation : "c'est lui qui a mis les enfants dans la religion, surtout les garçons". Elle s'estime aujourd'hui, tout comme ses filles, d'être victime d'un homme "violent". 

La mère du jeune jihadiste mis en examen pour l'assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras le 13 octobre, Mohammed Mogouchkov, pointe dans un entretien diffusé par M6 jeudi le père de ses enfants comme responsable de leur radicalisation. "C'est lui qui a mis les enfants dans la religion, surtout les garçons", explique dans cet entretien, co-produit par M6 et RTL, cette mère de cinq enfants, trois garçons et deux filles, en évoquant leur père, expulsé de France en 2018. "C'est lui qui a influencé les enfants, toujours contre moi".

"J'ai perdu mes trois fils"

"Je suis très loin de la religion, il m'a dit que j'étais une mécréante", poursuit-elle, décrivant un homme "violent" avec elle. Elle s'estime aujourd'hui "victime", tout comme ses filles. Elle assure également que son fils Mohammed, 20 ans, fiché pour radicalisation islamiste, était sans cesse en contact par téléphone avec son père ou d'autres personnes et "remplaçait son père" à la maison, interdisant parfois à sa mère de sortir. "J'ai perdu mes trois fils", se lamente-t-elle, alors que tous trois sont aujourd'hui en détention.  

 

L'aîné a été condamné en 2023 pour sa participation à un projet d'attentat visant l'Élysée, puis pour apologie du terrorisme. Le frère cadet de Mohammed, âgé de 16 ans, a été mis en examen pour complicité dans le cadre de l'enquête sur l'attentat d'Arras. Mikaël Benillouche, avocat de la mère et de la sœur de 18 ans de Mohammed Mogouchkov, avait indiqué fin octobre à l'AFP leur avoir fait part de la possibilité de se porter partie civile dans ce dossier. La priorité des deux femmes est de récupérer la garde de la petite dernière, âgée de 8 ans, placée après les événements d'Arras, avait-il souligné.

Également fiché S pour radicalisation islamiste, le père, Yaqoub Mogouchkov, originaire d'Ingouchie, avait été expulsé de France en 2018 vers la Russie. Dans un entretien téléphonique accordé vendredi dernier à l'AFP depuis l'Arménie, où il indique résider désormais, il avait dit "condamner" le geste de son fils, mais également estimé que la France pratiquait "une politique de provocation avec les caricatures du prophète Mahomet". Se disant divorcé, il a reproché à son ex-femme de n'avoir "pas réussi à contrôler les enfants". Pour lui, "l'état mental de Mohammed n'a pas bien évolué" et elle en est responsable.