L'assaillant était fiché S et était de nationalité russe. 1:37
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/ Crédit photo : DENIS CHARLET / AFP , modifié à
D'origine tchétchène, né en 2003 en Russie, Mohammed Mogouchkov a fait irruption dans un lycée d'Arras dans le Pas-de-Calais et poignardé mortellement un enseignant. Trois autres personnes ont été blessées. Fiché S, il aurait crié "Allah u Akbar" au moment de commettre son agression.

Il est environ 11h ce vendredi matin lorsqu'un individu, armé d'un couteau, pénètre dans le lycée Gambetta situé à Arras dans le Pas-de-Calais. Selon le témoignage d'un professeur d'histoire, recueilli par Europe 1, il se serait dirigé vers la cour de l'établissement. C'est là qu'il aurait poignardé l'enseignant qui n'a pas survécu. Trois autres personnes ont été blessées. 

Interpelés par les forces de l'ordre, Mohammed Mogouchkov, âgé de 20 ans, était fiché S et aurait crié "Allah u Akbar" au moment de commettre son agression. Né en Russie en 2003, il disposait de la nationalité russe et était arrivé sur le sol français en 2008, alors âgé de 5 ans. Un détail loin d'être anodin. Car en 2021, au moment du réexamen de sa demande d'asile, cette dernière ne lui avait pas été accordée, jugée irrecevable par l'Opfra, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides. Mais Mohammed Mogouchkov ne pouvait pas être expulsé en raison de la protection absolue contre l'éloignement dont il bénéficiait, liée à son arrivée sur le territoire français avant l'âge de 13 ans. Le projet de loi immigration élaboré par l'exécutif vise justement à lever ces dispositifs empêchant les situations d'éloignement. 

Son frère interpellé en 2019 dans le cadre d'un projet d'attentat déjoué

L'individu, présenté comme un ancien élève du lycée Gambetta, faisait l'objet d'un suivi actif et récent de la Direction générale de la sécurité intérieure. La DGSI avait également interpellé son frère à l'été 2019 dans le cadre d'un projet d'attentat déjoué, suivi de faits d'apologie du terrorisme. Son frère a d'ailleurs lui aussi été interpellé suite à cette agression au couteau survenue dans la matinée. 

Quant au principal intéressé, il faisait l'objet depuis cet été de multiples techniques de renseignement et de mesures de surveillance actives et était même placé sous écoute. Ses récentes conversations téléphoniques n'avaient fourni aucun élément, permettant d'anticiper un passage à l'acte. Il avait, par ailleurs, subi un contrôle ce jeudi, sans qu'aucune infraction n'ait pu lui être notifiée. Son profil s'apparente donc à un individu radicalisé dont le potentiel est connu, mais qui décide subitement de passer à l'acte, rendant difficile sa neutralisation.