Agriculture : l'examen de la loi Duplomb attendu avec impatience par les agriculteurs de la Loire et du Rhône
C'est ce lundi 30 juin qu'est examinée en commission mixte paritaire la proposition de loi Duplomb qui prévoit d'alléger les contraintes qui pèsent sur les agriculteurs, notamment en matière de stockage de l'eau et d'usage des pesticides. Si le texte est dénoncé par des associations et certains scientifiques, il est attendu de vive voix par de nombreux agriculteurs.
C'est un des feuilletons politiques de l'été. La proposition de loi Duplomb, visant à alléger les contraintes pesant sur le secteur agricole, est examinée ce lundi en commission mixte paritaire. Un texte défendu par une grande partie des travailleurs de la terre, malgré l'opposition des associations environnementales et de la communauté scientifique. "Il faut absolument que la loi Duplomb passe. Sinon, nous serons très mal", témoigne Bruno Ferret, producteur de fruits et légumes à Chabanière (Rhône).
"Ça va tout changer"
L'agriculteur reste très attentif au chemin parlementaire de la proposition de loi. Car si celle-ci est adoptée, il pourra enfin réutiliser un insecticide vital pour sa production de pommes. "Au printemps, j'étais devant mes pommiers, c'était à pleurer. Je n'arrivais plus à lutter contre le puceron. La loi Duplomb, ça va tout changer, cela veut dire qu'on aura le retour du pommier", explique-t-il. L'exploitant agricole est en lutte contre le puceron cendré, "celui qui enroule les feuilles et qui tue le pommier".
"Nous en France, on veut toujours laver plus blanc que blanc, se mettre toujours au-dessus des normes européennes, ce qui fait qu'aujourd'hui, on n'a plus d'anti-pucerons au niveau français. Alors qu'au niveau européen, que ce soit en Italie, Espagne, Allemagne ou Belgique, eux ont des solutions".
Son collègue Mickael Mazenod, qui produit des cerises dans la Loire, attend quant à lui des avancées en matière de stockage de l'eau.
"Faire des retenues d'eau est devenu impossible. Pourtant ici, il y a quelques mois, la rivière a énormément monté. On aurait pu stocker de l'eau pour une dizaine d'années. Des dizaines de milliers de mètres cube qui auraient été très utiles à d'autres périodes de l'année, comme l'été, et qui peuvent sauver une production. J'attends ainsi une simplification des procédures."
Des mesures qui permettraient enfin aux agriculteurs français de lutter à armes plus égales avec leurs homologues européens.