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Margaux Fodéré / Crédits : GREGORY DZIEDZIC / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Fin février, la ministre déléguée à l’Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, annonçait une simplification pour la construction de retenues d’eau. Pour l’instant, les agriculteurs ne constatent aucune avancée et la colère continue de gronder dans leurs rangs.

La grogne se poursuit chez les agriculteurs. La ministre déléguée à l’Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, avait annoncé en février dernier une simplification pour la construction de retenues d’eau. Actuellement, les exploitants concernés ne constatent aucune avancée. Deux organisations syndicales, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, devaient être reçues ce lundi matin à l’Élysée pour faire un point sur les nombreuses annonces de Gabriel Attal, il y a un mois. Finalement, c’est à Matignon qu’elles ont rendez-vous. Parmi les promesses faites par l’exécutif, certaines ont pourtant bien été tenues. C'est le cas de la dérogation des 4% de terres en "jachère", ou encore le GNR. Mais d’autres sujets restent toujours en suspens. En particulier l’épineuse question de l’eau. Les agriculteurs souhaitent pouvoir stocker plus facilement de l’eau de pluie pour anticiper les épisodes de sécheresse.

Le gouvernement planche sur le sujet, mais aucune mesure concrète n’a été prise pour le moment relève Hervé Lapie, secrétaire général de la FNSEA. "On peut avoir des périodes de grande intensité de pluie comme on a eu cet hiver. On peut avoir dans 2 ou 3 mois une grosse période de sécheresse. (La question, ndlr) c’est comment est-ce qu’on améliore les dispositifs réglementaires pour qu’on ait des autorisations plus rapides et que ça puisse se mettre en place. On a trop de projets en France qui sont ouverts depuis 5,10,15 ans qui n’ont toujours pas vu le jour", explique-t-il à Europe 1. Le ministère de l’Agriculture assure que le projet de loi qui doit être présenté à la fin du mois répondra à ce sujet. 

Quid des 150 millions d'euros annoncés ? 

Autre question encore sensible : les éleveurs qui attendent toujours le soutien annoncé de 150 millions d’euros. Il y a aussi le dossier des retraites des agriculteurs. Mais pour Jean-François Lamassé, administrateur à l’Association générale des producteurs de blé (AGPB) le gouvernement ne fait que reculer sur ce sujet : "Il était prévu qu’on prenne les 25 meilleures années des agriculteurs pour leur établir leur retraite. Ça devrait rentrer en vigueur en 2026 et maintenant ils nous parlent de 2028. Encore du baratin. Emmanuel Macron, il se fiche des agriculteurs en France". 

De son côté, Matignon maintient que la réforme des retraites agricoles entrera bien en vigueur en 2026, précisant néanmoins que les modalités de mise en œuvre sont toujours en discussions. Une chose est sûre, le ministre de l’Agriculture assume le tempo de ces décisions. "Cette crise, elle ne se dénouera que dans le temps long", défendait encore hier Marc Fesneau, en déplacement en Moselle.