"Ils se retrouvent confrontés à la solitude à un âge où, souvent, on n'a pas envie d'être seul." C'est un des enseignements du premier confinement : il peut avoir un impact négatif de la crise sanitaire sur la santé psychologique, notamment chez les jeunes. Entre ennui et solitude, dans cette période d'incertitude, certains s'inquiètent pour leur avenir. D'après une enquête nationale menée par l'Observatoire de la vie étudiante, un étudiant sur trois a déjà manifesté des signes de détresse psychologique. Un sentiment que l'on retrouve dans de nombreux appels passés à la plateforme d'écoute dédiée aux 12-25 ans, Fil Santé Jeunes.
"Il se sent mal, n'a pas ses amis, et n'a rien à faire"
Ici, le téléphone sonne une centaine de fois par jour. Au bout du fil, de jeunes étudiants chamboulés par le confinement. Par pudeur, certains préfèrent d'ailleurs se confier sur la messagerie instantanée, comme ce jeune homme de 19 ans qui s'est "fait virer de chez sa mère". "Il se retrouve chez son père, il se sent mal, il n'a pas ses amis, il n'a rien à faire", raconte Camille, psychologue, pour qui le contexte sanitaire exacerbe un conflit familial existant. "Il a tout de même la perspective d'un entretien d'embauche, mais en attendant, ses journées sont vides."
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Difficile de prendre son envol pendant le reconfinement
Un confinement, poursuit de son côté Lise, qui empêche aussi certains étudiants de prendre leur envol sereinement. "Ce sont des jeunes qui, pour certains, quittent leurs parents pour la première fois. Ils commencent des études, se retrouvent dans des grandes villes qu'ils ne connaissent pas du tout, dans des logements tout petits..." Une situation d'autant plus difficile que ces étudiants se retrouvent "confrontés à la solitude à un âge où, souvent, on n'a pas envie d'être seul."
Et pour les cas les plus inquiétants, les spécialistes de Fil Santé Jeunes orientent ces jeunes vers des structures d'accueil, voire directement vers un médecin. La plateforme est joignable au 0.800.23.52.36.