La Seine-Saint-Denis est particulièrement touchée par le coronavirus. 1:41
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Théo Maneval, édité par Antoine Terrel
Depuis le début de l'épidémie de coronavirus, la Seine-Saint-Denis connaît une mortalité particulièrement forte, notamment en raison de la forte densité de population et la précarité d'une grande partie des habitants. En revanche, les autorités assurent que le confinement est globalement respecté. 

Face à l'épidémie de coronavirus, la Seine-Saint-Denis paye un lourd tribut. Dès vendredi 3 avril, les autorités faisaient état d'un "excès de mortalité exceptionnel" dans le département le plus pauvre de métropole, avec un bond de 63% de la mortalité sur la deuxième quinzaine du mois de mars. Dramatique, ce bilan s'explique non pas par un moins bon respect du confinement, mais notamment par la densité de population plus forte et l'importante précarité à laquelle sont confrontés les habitants. 

"Il y a plus de morts en Seine-Saint-Denis tout simplement parce qu'il y a plus de malades", confirme au micro d'Europe 1 Frédéric Adnet, qui dirige les urgences de l'hôpital Avicenne, à Bobigny. "C'est un département très paupérisé avec des gens tous les uns sur les autres. La promiscuité dans la scène familiale favorise la propagation du virus. C'est valable dans toutes les épidémies", ajoute-t-il. 

"En Seine-Saint-Denis, le télétravail est très peu développé"

Du côté de la préfecture comme des syndicats de police, on assure que le confinement est globalement respecté. Le nombre de verbalisations est par ailleurs en baisse : 23.000 depuis le début du confinement, soit un PV tous les 5 contrôles. Mais cette population, plus dense et plus précaire, est également celle qui doit continuer à travailler dans des métiers comme l'aide à domicile ou les caisses des supermarchés. 

"En Seine-Saint-Denis, le télétravail est très peu développé", explique à Europe 1 le préfet du département, Georges-François Leclerc. "Une partie non-négligeable de la population active opère dans des métiers qui sont souvent requis dans le cadre de la continuité des grands services publics de la nation. De ce fait, il y a dans certains cas une exposition importante au risque." 

Pour tenter de limiter la propagation, les autorités ont décidé d'avancer les horaires de fermeture des commerces à 20 heures chaque soir et 13 heures dimanche et lundi pour le week-end pascal.