En première ligne pour assurer le déconfinement, les maires sont inquiets du coût que cela pourrait représenter pour leur ville, notamment la réouverture des écoles. 1:06
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Carole Ferry, édité par Ugo Pascolo , modifié à
En première ligne pour assurer le déconfinement régionalisé voulu par l'exécutif, les maires sont inquiets du coût de cette opération pour leur commune. D'autant que le confinement a aussi mis à mal les recettes de leurs communes. 

Ils sont en première ligne. Alors qu'Édouard Philippe doit lever ce mardi après-midi les doutes sur le déconfinement en présentant son plan d'action devant les députés à 15 heures, une chose est sûre : les maires seront largement mis à contribution pour mettre en musique sa partition. En première ligne pour mettre en place le retour à la normale régionalisé, ces derniers vont pouvoir s'adapter aux spécificités de leur commune mais ils craignent que cela ne leur coûte très cher.

Un remboursement des masques commandés par les maires de certaines villes ? 

Au centre des préoccupations des maires, les masques. Même si aucune obligation n'a été établie, beaucoup veulent en fournir à leurs habitants. C'est notamment le cas de Troyes, Cannes ou encore Nice. Mais toute une série de questions demeurent : l'État va-t-il rembourser ces investissements ? Une prise en charge pour les plus précaires est-elle prévue ? Et des stocks vont-ils être donnés aux villes qui n'arrivent pas à s'approvisionner ? Pour l'heure, aucune réponse n'a été apportée. 

Des mesures spécifiques pour rouvrir les écoles, et aucune compensation annoncée

Il en va de même pour l'autre grand sujet d'inquiétude des maires : la réouverture des écoles et le redémarrage différencié des cours selon les niveaux, à partir du 11 mai. Le président du comité des Finances locales, André Laignel, anticipe à ce propos "une infinité de petites choses" qu'il va falloir mettre en place pour accueillir les élèves. Du "personnel supplémentaire pour mettre en place des activités périscolaires" à la reconfiguration des bureaux sur lesquels il "faudra mettre du plastique", le maire d'Issoudun affirme qu'à l'arrivée, ces mesures vont "représenter une somme non-négligeable".

Il a déjà calculé que cela reviendrait "entre 70 et 80.000 euros pour [sa] ville de 12.000 habitants". Mais "pour l'instant, aucune compensation d'aucune nature ne nous a été annoncée", affirme-t-il au micro d'Europe 1. 

Un manque à gagner de 10 milliards d'euros avec le confinement

Sans compter que le confinement a privé les communes de recettes : celles des théâtres, cinémas et autres piscines, mais aussi les frais de transaction, puisque les habitations ne changent plus de main depuis le confinement. Des pertes qui engendrent un manque à gagner estimé par les maires à quelque 10 milliards d'euros.