La file ne désemplit pas devant l’hôpital de Tarascon, petite commune aux vestiges médiévaux située à l'extrémité ouest des Bouches-du-Rhône. Installés sous de simples tentes, des tests de dépistage contre le coronavirus sont proposés aux travailleurs détachés souvent venus spontanément. Certains sont déjà engagés sur des exploitations agricoles de la région. Pour d’autres, ce test est indispensable pour décrocher un contrat.
"C'est indispensable de faire les tests si je veux trouver du boulot"
C’est le cas pour Luis et Laurent venu du Portugal et de Roumanie. "Je suis venue ici pour travailler dans l’agriculture. C'est indispensable de faire les tests de dépistage si je veux trouver du boulot. C’est important parce que je ne sais pas si je suis positif", explique-t-il dans un français approximatif. "Le plus important, c’est pour la famille, la santé des enfants", ajoute son confrère.
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Plusieurs clusters ont été détectés dans le sud de la France depuis un mois.
Dans le Vaucluse, et surtout dans les Bouches-du-Rhône, au sein des exploitations agricoles, 251 cas ont été recensés sur différents sites du département par l'Agence régionale de la santé (ARS). Il s’agit pour la plupart de travailleurs détachés, ces étrangers que les agriculteurs attendaient avec impatience pour démarrer la récolte des fruits et légumes.
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5% des cas révélés positifs
Tous les cas positifs sont signalés à l’Assurance maladie pour tracer les contacts et proposer un isolement. Un protocole indispensable pour maîtriser les clusters signalés dans une cinquantaine d’exploitations. "Ces personnes vivent pour beaucoup dans des habitats collectifs avec une certaine promiscuité", détaille sur place le docteur Charlet. "Dans la transmission du virus se fait assez facilement. Vu la multiplicité des cas et des exploitations concernées, il est apparu nécessaire à l’autorité préfectorale et à l’ARS de lancer des dépistages massifs pour tenter de stopper la transmission."
Les signaux semblent de plus en plus positifs selon l’ARS, même si 5% des cas détectés ici ces dernières semaines se sont révélés positifs. Cela reste plus que la moyenne nationale, même si la transmission touche essentiellement les travailleurs détachés et leurs familles avec très peu d’impact sur la population locale.