Thierry Breton 3:03
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Le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton s'est vu confier la délicate mission de configurer une "Europe de la santé", pour faire face aux crises comme celle du coronavirus. Sur Europe 1, jeudi midi, le dirigeant estime que le problème majeur rencontré par l'Europe aujourd'hui est l'augmentation de la production industrielle des vaccins.
INTERVIEW

Où en est l'Europe en matière de protection vaccinale face au Covid-19 ? À ce jour, environ 14 millions de personnes ont reçu une dose de l'un des trois différents vaccins autorisés jusqu'à présent, à savoir Pfizer/BioNTech, Moderna et AstraZeneca. Alors, pour accélérer ce qui pourrait être l'un des moyens de tourner la page de la crise actuelle, la Commission européenne met la pression sur les laboratoires. Et, avec Thierry Breton, son commissaire au Marché intérieur, elle tente de bâtir une véritable souveraineté sanitaire pour l'Europe, comme il l'explique sur Europe 1, jeudi midi.

Un problème scientifique "derrière nous"

Le responsable s'est vu confier par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen une mission duale. D'un côté, à court terme, il doit "s'assurer que tous les engagements qui ont été pris par les laboratoires qui commencent à fournir l'Europe, mais aussi le reste du monde en vaccins, vont être tenus". Et de l'autre, il s'agit de "configurer tout de suite ce que pourrait être précisément une Europe de la santé. Il faut absolument qu'on ait la même chose que les États-Unis en Europe. Avec, pour ambition, d'avoir un continent européen totalement autonome en matière de fabrication vaccinale, mais aussi de pouvoir suivre les variants."

Mais l'autonomie sanitaire ne se décrète pas. Les laboratoires peinent aujourd'hui à assurer une cadence de production suffisante pour permettre à un demi-million d'Européens d'être vaccinés chaque jour. "Le problème d'aujourd'hui est vraiment un problème industriel", insiste Thierry Breton, avec un problème scientifique désormais "derrière nous".

Maintenir la "chaîne d'approvisionnement"

Le commissaire européen au Marché intérieur va donc "aider" les laboratoires et apporter "un soutien complet pour s'assurer que ce qu'on appelle la supply chain (la chaîne d'approvisionnement, ndlr) ne vienne pas à manquer et que s'il y a des problèmes de compétences, on puisse évidemment mobiliser toute l'industrie. C'est une mobilisation générale, pour nous mais aussi pour le reste du monde. On n'en est qu'au tout début de la phase vaccinale", prévient le dirigeant, selon qui "la France, au sein de l'Europe, est très bien équipée en matière d'usines de vaccins".