Emmanuel Macron 1:17
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Aurélie Herbemont, édité par , modifié à
Face à la stagnation de l'épidémie, voire à la dégradation des indicateurs dans certains départements, le gouvernement réfléchit à restreindre les allégements des contraintes prévus pour le mardi 15 décembre. L'exécutif doit se pencher sur ces questions très sensibles lors d'un Conseil de défense prévu mercredi.
DÉCRYPTAGE

Va-t-il falloir annoncer aux Français qu'ils ne pourront finalement pas réveillonner en famille, même en comité restreint ? C'est la question qui se pose aujourd'hui au sein du gouvernement, alors que l'épidémie de coronavirus stagne dans de nombreuses régions. La France est "encore loin de l'objectif de passer sous la barre des 5.000" contaminations par jour, a d'ailleurs indiqué lundi soir Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé. Cela pourrait conduire le gouvernement à ne pas assouplir le confinement dans les proportions initialement prévues, le mardi 15 décembre.

Couvre-feu plus drastique ?

Au sein de l'exécutif, cette date du 15 décembre qui approche à grands pas est dans toutes les têtes. Elle est synonyme de levée du confinement, comme l'avait annoncé Emmanuel Macron, mais aussi synonyme de déplacements partout dans le pays, sans attestation, pour fêter Noël. En principe, c'est à cette date que rouvriront les théâtres, les cinémas et les musées.

Sans remettre en cause ce schéma pour l'instant, l'exécutif réfléchit à de nouveaux aménagements pour ce desserrement partiel des contraintes. Faudrait-il ne pas rouvrir tout ce qui était prévu ? Faudrait-il un couvre-feu plus drastique ? Celui qui doit entrer en vigueur le 15 décembre est prévu de 21 heures à 7 heures du matin. "Il est encore trop tôt pour savoir ce qu'on fera", répète-t-on en boucle au sein de l'exécutif. 

"Moment tendu"

Ces questions seront au menu du Conseil de défense qui doit se tenir mercredi matin et qui examinera les chiffres lissés sur sept jours pour voir s'il s'agit juste d'un frémissement ou d'une reprise. "On est dans un moment tendu", reconnaît-on au ministère de la Santé. "Il serait intenable de dire aux gens de ne pas fêter Noël", confirme un conseiller.

Lundi soir, Jérôme Salomon a refusé d'accabler les Français, estimant qu'on "n'est pas du tout face à un relâchement mais face à une vague puissante qui profite" de l'hiver. Interrogé sur la probabilité d'un prolongement du confinement, le directeur générale de la Santé a botté en touche. "Les mesures seront prises en temps utile."

Mais un proche du ministère de la Santé, lui, se fait plus sévère : "Il faut que chacun se ressaisisse un peu." Car, comme le dit un conseiller, "pour passer Noël, il ne faut pas que ça remonte trop avant". Et un facteur sur lequel personne n'a la main pèse beaucoup dans la balance : le froid.