Le directe des Vieilles Charrues, Jérôme Tréhorel, sait que le festival a peu de chances de se produire cet été. 1:30
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Angèle Chatelier éditée par Coline Vazquez
L'industrie du festival est très lourdement frappée par la crise du coronavirus, alors que la saison estivale s'annonce. Sur les 2.000 événements qui se déroulent chaque année, la plupart du temps de juin à septembre, beaucoup ont choisi de reporter voire même d'annuler leur tenue en 2020. 

C'est l'un des secteurs à avoir été touchée dès les premiers temps de la crise du coronavirus : la culture a été frappée de plein fouet par les interdictions de rassemblements qui représentent cette fois une menace pour tous les festivals prévus cet été. La saison doit en effet bientôt commencer, réunissant normalement des milliers de personnes au cours de 2.000 événements chaque année, qui risquent tous d'être annulés. 

Parmi eux, celui des Vieilles Charrues à Carhaix en Bretagne. Son directeur Jérôme Tréhorel sait qu'il n'aura probablement pas lieu. "Je pense de plus en plus fortement qu’il y a de telles incertitudes qu’on n’aura pas l’autorisation d’ouvrir. Je ne vois pas comment un préfet, un ministre, donnerait l’autorisation d’un rassemblement dans quelques semaines avec plus de 5000, 10 000, 70 000 personnes comme les Charrues", se désole-t-il, au micro d'Europe 1. 

Certains reportent, d'autres annulent

Ce qui remet en cause tout l’écosystème des festivals, financés en grande partie grâce à la billetterie. Face à ce constat, les organisateurs aimeraient être fixés et savoir au plus vite s’ils pourront avoir lieu, comme Etienne Choteau, à la tête de Hello Birds à Etretat. "On n’a pas spécialement envie de prendre un risque sanitaire et de mettre des gens en danger mais on aimerait bien juste savoir si on doit continuer à travailler sur ces projets ou pas parce qu’on n’a des économies, des structures, des salariés qui en dépendant quoi". Certains ont choisi de reporter à la rentrée, parfois avec moins de concerts. C'est, par exemple, ce que va faire Jazz sous les Pommiers à Coutances. Mais rien ne garantit que les artistes étrangers, souvent les grosses têtes d’affiches puissent prendre l’avion.

 

 

Une cellule d'accompagnement créée par le ministère de la Culture

Alors d’autres préfèrent annuler dès maintenant. Les derniers en date : le Worldwide à Sète prévu en juillet et le Hellfest, l’un des plus gros festivals. Si le ministère de la culture n’a pas encore parlé d’aide financière, il a toutefois créé une cellule d’accompagnement pour les 2000 festivals qui se déroulent en France chaque année.Le Centre national de la musique a, lui, mis en place le 23 mars un fonds d’urgence de 11,5 millions d’euros pour soutenir les « TPE/PME disposant d’une licence d’entrepreneur du spectacles dans le domaine de la musique et des variétés » car l'annulation des festivals d'été est également un gros préjudice pour les artistes qui depuis la crise du disque, vive grâce aux concerts.