Le court Philippe-Chatrier pourrait inaugurer son nouveau toit... sans public. 5:46
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Julien Froment , modifié à
Si le tennis est à l’arrêt avec la crise du Coronavirus, Roland-Garros devrait être le deuxième tournoi du Grand Chelem de la saison à pouvoir se tenir, après l’US Open (du 31 août au 13 septembre). Reste à savoir dans quelles conditions. Les organisateurs envisagent tout, même la tenue du tournoi à huis clos.
INTERVIEW

La porte d’Auteuil devait être pleine comme un œuf lundi 18 mai, date du début du tournoi de Roland-Garros. Mais Covid-19 oblige, le tournoi a été reporté, avant d’être décalé unilatéralement par la Fédération française de tennis le 27 septembre prochain. Une date qui permet pour l’heure de recevoir du public, le Premier ministre ayant interdit tout événement sportif de plus de 5000 spectateur jusqu’à la fin août. Mais  les organisateurs envisagent tout de même que le tournoi se tienne à huis clos, sans public.

"La priorité c’est que Roland-Garros se déroule, que la machine se relance, qu’il y ait à nouveau du tennis", estime sur Europe 1 Cédric Pioline, ex-numéro français. "Même si c’est un énorme regret de se dire que ça [pourrait] se déroule[r] à huis clos". Le court Philippe-Chatrier, qui a fait peau neuve  avec toit rétractable, pourrait donc être inauguré... sans public. Un comble.

Une grosse perte financière pour la Fédération française de tennis

Le président de la FFT Bernard Giudicelli a confié dans les colonnes du Journal du Dimanche qu’il "n’écarte aucune option", rappelle Cédric Pioline. "Ce serait se perdre en conjectures d’en privilégier une, tant le manque de visibilité est réel" . Si le huis clos venait à être mis en place, l'ancien joueur estime les pertes de revenu du tournoi à "entre 25% et 30%". Mais cela permettrait tout de même à la Fédération de percevoir les montants des droits TV, soit 24 millions d’euros par an. Le huis clos fait en tout cas débat, Henri Leconte, lui, s'est montré encore plus lapidaire: "plutôt annuler le tournoi."

L'absence de public serait aussi un coup dur pour les principaux acteurs, les joueurs. "Il y a un rapport psychologique avec le public. On peut s’en nourrir dans les deux sens, avec soi ou contre soi, c’est une source d’énergie, ça peut avoir une influence sur le cours d’un match", analyse sur Europe 1 Cédric Pioline. "Il y avait des joueurs qui aimaient bien mettre 'le bordel' en allant parler avec l’arbitre, le public s’en mêlait.... C’est moins répandu aujourd’hui, mais imaginez sur un court central, un joueur qui va marquer un super point et qui va serrer le point et là… rien, les mouches qui volent ! "

Si le huis clos venait à se confirmer, ne resterait plus aux joueurs qu’à appliquer la maxime d’Henri Cochet, célèbre tennisman français et membre des Mousquetaires : " Le jeu de tennis se joue à l'oreille".