PSG : le président Al-Khelaïfi dans la cour des grands de l’UEFA

Nasser Al-Khelaïfi intègre le gouvernement de l'UEFA.
Nasser Al-Khelaïfi intègre le gouvernement de l'UEFA. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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Julien Froment avec AFP , modifié à
C’était attendu, c’est désormais confirmé : le président du Paris Saint-Germain a officiellement intégré deux des instances les plus importantes de l’UEFA.

Il fait désormais partie du gotha européen. Le président du Paris Saint-Germain Nasser Al-Khelaïfi, désigné à l’unanimité pour représenter l'Association européenne des clubs (ECA) au sein du comité exécutif de l’UEFA, le "gouvernement" de l’instance européenne. Avec le président de la Juventus Turin Andrea Agnelli, le patron du club parisien défendra les intérêts de la puissante ECA, un groupe de pression à l'influence grandissante auprès du président de l'UEFA Alexander Ceferin.

"C'est un grand honneur et, avec le président Andrea Agnelli, nous allons continuer à travailler étroitement avec l'UEFA au développement du football professionnel dans les intérêts de tous les actionnaires", a sobrement déclaré le dirigeant qatarien, via un communiqué du club.

"Une excellente nouvelle pour le PSG et le football français". Nasser Al-Khelaïfi, 45 ans, est un personnage désormais courant du paysage footballistique français. Président du PSG depuis l’arrivée de QSI à la tête du club en 2011, il est depuis 2015 vice-président de la LFP (Ligue de foot professionnelle). Seule une présence plus influente à l’UEFA manquait au président parisien, c’est désormais chose faite.

"C’est une excellente nouvelle pour le Paris Saint-Germain et le football français", appuie pour Europe 1 Christophe Lepetit, économiste du sport au CDES. "Il y a très clairement un enjeu politique, c’est important pour le PSG de se positionner comme quelqu’un qui compte et qui est à l’initiative des discussions importantes qui se passent au niveau européen."

Un enjeu politique. Réforme future de la Ligue des champions, négociations et attributions des différents revenus... Le président parisien pourra parler d’égal à égal avec ses homologues européens. "Il y a très clairement un enjeu politique, c’est important pour le PSG de se positionner comme quelqu’un qui compte et qui est à l’initiative des discussions importantes qui se passent au niveau européen", analyse Christophe Lepetit. "C’est une excellente nouvelle pour le PSG car ça va leur permettre de peser un peu plus. Et d’être moins vu comme le nouvel entrant qui veut absolument déranger."

Des voix dissonantes. L’entrée de Nasser Al-Khelaïfi au Comex de l’UEFA ne fait cependant pas plaisir à tout le monde au sein du foot européen, notamment son plus fervent pourfendeur, le président de la Ligue de football professionnel espagnol Javier Tebas. "Sa nomination doit être rejetée parce qu'elle viole toutes les règles de bonne gouvernance", avait affirmé l’homme fort du football ibérique, pointant du doigt un possible conflit d’intérêt entre Nasser Al-Khelaïfi et l’UEFA.

Le président du PSG est en effet patron de BeInsport, qui est l’un des diffuseurs de la Ligue des champions. "Le Comex de l'UEFA n'a pas vocation à être l'organe décisionnaire concernant les droits TV", explique-t-on au PSG. "Dans le cadre de ses fonctions à la LFP, Nasser Al-Khelaïfi se retire des débats quand ces sujets sont évoqués."

Enfin, certains observateurs estiment que le PSG pourrait influencer le fair-play financier, qui surveille toujours avec grande attention les finances du club. "L’entrée de Al-Khelaïfi, ce n’est pas un moyen pour le club de s’acheter une tranquillité pour le club par rapport au fair-play financier. L’instance fonctionne a priori de façon totalement indépendante", évacue Christophe Lepetit.