Basile Boli, héros de la finale de la finale de Ligue des champions en 1993, a réagi à la victoire de l'OM dans Europe 1 Sport 8:29
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Jean-Baptiste Sarrazin / Crédit photo : Nicolas TUCAT / AFP , modifié à
Unique buteur et héros de la finale de Ligue des champions avec l'OM en 1993, Basile Boli a réagi à ce merveilleux souvenir dans "Europe 1 Sport". Son état physique au moment de la rencontre, son but mais aussi les premiers mots de son entraîneur après le coup de sifflet final, l'ancien milieu de terrain s'est confié dans l'émission de sport.

Il y a des buts qui marquent plus que d'autres dans une carrière de footballeur. Et indéniablement, pour Basile Boli, celui inscrit le 26 mai 1993 face à l'AC Milan en finale de Ligue des champions trône parmi les souvenirs les plus forts de sa riche carrière. Invité exceptionnel de l'émission Europe 1 Sport (tous les soirs de 20 heures à 23 heures en direct sur Europe 1), l'ancien attaquant marseillais s'est replongé en exclusivité dans ce match remporté par l'Olympique de Marseille, offrant la première et encore aujourd'hui l'unique Ligue des champions à un club français.

Ce soir de printemps 1993, l'OM dispute alors sa première finale de C1 dans un Stade olympique de Munich plein à craquer. Face aux Milanais largement favoris, les Marseillais, portés par un président charismatique et déterminé à gagner en la personne de Bernard Tapie, jouent pleinement leur chance. "Il nous a fait comprendre qu'on pouvait battre n'importe qui et n'importe quand. Pour moi, ça a été un moment exceptionnel de ma carrière", a raconté Basile Boli dans Europe 1 Sport.

"Alors, tu sors ?"

Mais cette finale aurait pu avoir une toute autre allure. Diminué physiquement, le milieu de terrain marseillais a voulu sortir prématurément lors de cette finale : "À la 10e minute, où je me sens pas bien et que je serre les dents jusqu'à la 34e minute, je dis que je veux sortir. Mais Rudy Völler vient à côté de moi et me dit non, ne sort pas. Puis c'est le coach Raymond Goethals qui me dit de ne pas sortir", a raconté Basile Boli. Un choix tactique finalement payant puisque quelques minutes plus tard, "il y a le corner et puis je marque le but".

Après ce but, celui qui était surnommé "le Mur rouge" lors de son passage au Japon, est remobilisé. Aux vestiaires, le président de l'OM Bernard Tapie vient le voir et lui dit : "Alors, tu sors ?" "Bien évidemment, j'ai dit que j'allais serrer les dents. Et puis je finis les 45 minutes", a poursuivi Basile Boli. Une récompense à vie pour le milieu de terrain qui bat alors "la meilleure équipe de l'époque." "J'en suis fier. Là, on bat la plus belle équipe qui a été championne d'Europe avant", s'est-il ensuite ému.

"Effervescence"

Au coup de sifflet final, l'effervescence s'est emparée des tribunes. Basile Boli se souvient avoir observé son entraîneur belge Raymond Goethals : "Juste après le match, il y a eu un blanc. Il repart s'assoir sur le banc de touche. Je vais le rejoindre et il n'a qu'un seul mot à me dire : 'On l'a fait Baz'. Il avait vécu toute sa carrière pour cette Coupe d'Europe. Raymond a été un entraîneur exceptionnel parce qu'il avait les mots. Il avait l'intelligence de pouvoir gérer Bernard Tapie parce que c'était une pression énorme que de pouvoir inculquer à ses joueurs l'importance de cette compétition qu'est la Ligue des champions, la Coupe d'Europe", s'est remémoré le buteur de la finale de 1993.

Mais cette victoire a avant tout été permise par le collectif marseillais à l'image de la relation qu'entretenait Basile Boli avec Fabien Barthez : "C'était mon gâté. C'était un petit génie dont on avait l'impression qu'il ne se concentrait pas. Puis en même temps, il dégageait une sympathie, une envie de se surpasser dans les grands moments. Il avait des qualités exceptionnelles", a expliqué le milieu de terrain. Autre coéquipier, Marcel Desailly, "c'était le roc, c'était mon gâté aussi. Pour moi c'était un petit frère, je le protégeais. Je lui ai appris à s'habiller. Je lui donnais une confiance exceptionnelle. Il avait des qualités énormes", a loué l'invité d'Europe 1 Sport.

Mais cette équipe n'aurait pas vu le jour sans l'emblématique président de l'époque Bernard Tapie à qui Basile Boli a voulu rendre hommage : "Il avait une ambition qui l'a amené à ce que nous aussi, on soit baigné dans cette Coupe d'Europe. Je dis merci à sa famille et merci à Bernard Tapie", a-t-il conclu dans l'émission sportive d'Europe 1.