Les débordements de supporters donnent "une mauvaise réputation" à l'OL, déplore le préfet

"Vous êtes en train de donner une très mauvaise réputation européenne au club", a reproché le préfet aux deux groupes d'ultras, les Bad Gones et Lyon 1950.
"Vous êtes en train de donner une très mauvaise réputation européenne au club", a reproché le préfet aux deux groupes d'ultras, les Bad Gones et Lyon 1950. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le préfet du Rhône a évoqué des pistes jeudi, lors d'une réunion avec les deux groupes d'ultras et Jean-Michel Aulas, comme la mise en place d'une charte déontologique. 

Les récents incidents ayant impliqué des supporters de l'Olympique lyonnais nuisent à la réputation du club, a estimé jeudi le préfet du Rhône lors d'une réunion destinée à trouver des solutions pour mieux encadrer les fans de football.

"Vous êtes en train de donner une très mauvaise réputation européenne au club", a reproché Stéphane Bouillon aux supporters en s'adressant aux représentants de deux groupes d'ultras qui participaient à la réunion en préfecture, les Bad Gones et Lyon 1950. "Nous sommes ici pour en parler et trouver des solutions ensemble", a-t-il ajouté.

La piste d'une charte déontologique. Cette réunion rassemblait aussi le président de l'OL Jean-Michel Aulas et le procureur-adjoint de la République à Lyon Bernard Reynaud. Jean-Michel Aulas a déploré pour sa part de récents "franchissements non contrôlés des règles", en prenant le soin de ne pas viser les groupes de supporters présents. Des pistes ont été évoquées pour améliorer les comportements: une charte déontologique que signeraient les membres des clubs de supporters et une carte de membre, avec photo de son détenteur, pour mieux identifier les individus interdits de stade. Le préfet a également demandé aux supporters davantage de dialogue avec les autorités et une vigilance accrue sur les personnes pouvant infiltrer leurs rangs, rappelant que les mesures de sécurité autour du stade avaient un coût, imputé à l'OL.

Salut nazi et tract injurieux sur Marseille. Le 28 septembre, les Bad Gones, se disant victimes d'un "acharnement médiatique sans précédent", avaient rappelé dans un communiqué qu'un de leur membres soupçonné d'avoir fait un salut nazi à Manchester en coupe d'Europe avait fait l'objet d'une "procédure interne disciplinaire d'exclusion de l'association". Ils avaient également annoncé la suspension de leur magazine, dont l'édito lors du match Lyon-Marseille de la 6e journée de Ligue 1 avait créé la polémique. Dans un texte, intitulé Édito du kop virage nord, Marseille était qualifiée notamment de "ville où règne le sida".

Les Bad Gones arguent un "folklore". Les Bad Gones avaient affirmé à cette occasion leur caractère "apolitique" en arguant des "déclarations très 'second degré' du milieu supporters en France". "Cela fait partie d'un folklore partagé entre les différents groupes de supporters, auquel nous sommes tous attachés", avaient-ils fait valoir. En 2016, l'inauguration d'un nouveau local du Kop Virage Nord avait rassemblé notamment Jean-Michel Aulas, l'ancien maire de Lyon Gérard Collomb et le préfet délégué à la Sécurité de l'époque, Gérard Gavory.