Estelle Mossely boxe @JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP 4:00
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Manon Bernard avec AFP , modifié à
Le boxeur français Mourad Aliev a été disqualifié dimanche en quarts de finale des plus de 91 kg au Jeux olympiques de Tokyo face au Britannique Frazer Clark, suite à une énième erreur d’arbitrage. L’ancienne championne olympique Estelle Mossely a affirmé sur Europe 1 mercredi, la nécessité de revoir les règles d’arbitrage.
INTERVIEW

"Je trouve ça tellement injuste pour les sportifs", confie Estelle Mossely. Dimanche, le boxeur français Mourad Aliev a été disqualifié en quarts de finale des plus de 91 kg aux Jeux olympiques de Tokyo, à la suite d’une erreur d’arbitrage alors qu'il menait le combat. Dans la nuit de lundi à mardi, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a confirmé son élimination. Estelle Mossely, championne olympique de boxe des moins de 60 kg à Rio en 2016, a réagi vivement à cette décision dans l’émission Le Club Tokyo mercredi sur Europe 1.

"Il y a un réel problème dans ce sport"

Dimanche, le match de boxe des plus de 91 kg en quarts de finale des Jeux olympiques de Tokyo est arrêté par l’arbitre. Le Britannique Frazer Clark, adversaire de Mourad Aliev, est en sang au niveau de l’arcade sourcilière gauche à deux reprises. Après le deuxième soin, l'arbitre décide de disqualifier le Français. Après l'officialisation du résultat par le speaker, le Français fait le signe "non" avec ses doigts devant les caméras, et reste assis sur le bord du ring plusieurs minutes, refusant de bouger. Le Français assure, de son côté, que les blessures ont été provoquées avec ses poings.

"Ils reconnaissent qu'ils ont fait une erreur mais comme c'est écrit ils ne peuvent pas revenir sur la décision", explique Mourad Aliev, à l’issue du combat. Un argument confirmé par la décision du Tribunal arbitral du sport. "Selon la jurisprudence constante du TAS, les décisions prises sur l'aire de compétition ne sont pas renversées, sauf en de très rares circonstances", précise le TAS. "Il y a un réel problème dans ce sport à ce niveau-là", affirme Estelle Mossely sur Europe 1. "C’est cruel parce que les entraînements sont durs. C’est tellement d'années d'entraînement, de souffrance, de sacrifices", poursuit-elle.

"Malheureusement les choses restent, le système reste"

Pour la championne olympique, "il y a un vrai travail de fond à faire au niveau des instances de la Fédération internationale". "Malheureusement, les choses restent. Le système reste. Il faut vraiment mener des actions concrètes et pénaliser les choses qui ne sont pas normales", explique-t-elle.

Estelle Mossely entend maintenant utiliser son statut de championne pour faire bouger les choses. "Si j'ai la possibilité de me faire entendre, et je pense que je l’aurais, je le ferais en France et à l'international", affirme-t-elle. Et pourquoi pas instaurer, comme au judo, une assistance vidéo à l’arbitrage ? C’est l’une des pistes évoquées pour les Jeux olympiques de 2024 à Paris. Le Comité national olympique et sportif français et la fédération ont déjà assuré qu’ils soutiendraient sa mise en place.