Incidents OL-OM : un point retiré à Lyon, le match à rejouer à huis clos

Dimitri Payet avait été touché au visage par une bouteille d'eau lors d'OL-OM.
Dimitri Payet avait été touché au visage par une bouteille d'eau lors d'OL-OM. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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avec AFP , modifié à
La commission de discipline de la Ligue de football professionnel a décidé mercredi de retirer un point ferme à l'Olympique Lyonnais après les incidents ayant marqué le match Lyon-Marseille du 21 novembre, lors duquel le milieu de terrain de l'OM Dimitri Payet avait été touché au visage par une bouteille d'eau.

Un point ferme retiré à l'OL et un match à rejouer, à Lyon mais à huis clos : la commission de discipline de la Ligue de football professionnel a reconnu mercredi la responsabilité du club lyonnais dans les incidents du match OL-OM, lors duquel Dimitri Payet avait été touché par une bouteille d'eau lancée par un supporter. L'OL a également été sanctionné d'un autre match à huis clos, qui a déjà été purgé lors de la réception de Reims il y a une semaine (défaite 2-1).

Six mois de prison avec sursis pour l'auteur du jet de projectile

"Tout acte de violence à l'encontre d'un acteur du jeu, surtout un joueur majeur, expose à une sanction en perte de points", a déclaré lors d'une conférence de presse le président de la commission de discipline Sébastien Deneux. "Nous avons pris en considération les actions du club lyonnais immédiatement après les incidents, qui ont notamment permis l'identification de l'auteur du jet de bouteille et donné la possibilité de voir celui-ci sanctionné par la justice pénale", a-t-il cependant ajouté.

Le 21 novembre, le capitaine marseillais Dimitri Payet avait reçu une bouteille d'eau en pleine tête alors qu'il s'apprêtait à tirer un corner devant le virage occupé par des ultras lyonnais, où aucun filet de protection n'était installé. Le match, interrompu à 0-0 après seulement quatre minutes de jeu, n'avait jamais repris, au terme d'un imbroglio mêlant arbitre, clubs et représentants de l'État.

L'auteur du jet de projectile, interpellé, a été condamné par la justice à six mois de prison avec sursis en comparution immédiate. "Nous avons bien sûr considéré que le club était responsable des agissements des supporters présents dans son stade. Cette décision fait ressortir une responsabilité de l'OL, absolument", a encore expliqué Sébastien Deneux.

Une perte financière de trois millions d'euros, estime l'OL

Secoué par une vague d'incidents graves depuis cet été, le football français attendait fébrilement la décision de mercredi, alors que de nouvelles mesures gouvernementales sont espérées mi-décembre pour répondre à l'indignation générale, encore accrue par l'affaire OL-OM. La décision de mercredi n'est pas anodine pour l'OL, 12e de Ligue 1 avec six points de retard sur le podium avant les sanctions annoncées. L'OL estime par ailleurs à plus de trois millions d'euros la perte financière engendrée par un match à huis clos.

Dans le camp lyonnais, on défendait la thèse de "l'acte individuel et isolé", que "personne ne peut anticiper ou empêcher", et on espérait éviter toute perte de point. Mais la décision rendue mercredi ne satisfera sans doute pas non plus l'OM, dont les avocats avaient demandé dans un document transmis à la commission et dont l'AFP a eu connaissance une peine "évidemment supérieure à deux points dont un avec sursis, la perte de points étant inévitable".

De la tension lors de la réunion de la commission de discipline

Quelques minutes à peine après le début de la réunion de la commission de discipline au siège parisien de la LFP, la température était d'ailleurs brusquement montée avec la prise de parole du directeur de la communication de l'OM Jacques Cardoze, furieux de l'absence de représentant du club marseillais. "Comme vous avez pu le constater, aucun dirigeant de l'OM n'a été invité à s'exprimer devant cette commission de discipline. Nous n'avons reçu aucune convocation. Nous estimons que cette commission de discipline aujourd'hui est illégitime, qu'il s'agit d'une parodie de justice", a déclaré le dirigeant marseillais devant plusieurs médias, dont l'AFP TV.

"C'est une honte pour le football français, nous ne reconnaissons pas cette commission de discipline", avait-il ajouté. Le président de la commission Sébastien Deneux a réagi en se disant "assez surpris et sidéré de ce type de comportement, qui s'apparente à une pression."