Nice Marseille 5:29
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Cyrille de la Morinerie, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
Au lendemain de l'interruption de Nice-Marseille en raison d'un envahissement de terrain par les supporters niçois, les questions sont nombreuses, tant sur l'attitude des supporters que sur la réponse de la Ligue de football professionnel. Celle-ci pourrait décider cette semaine d'imposer un huis clos conservatoire au club niçois. 
DÉCRYPTAGE

Une bouteille lancée sur un joueur, un terrain envahi, une bagarre générale… Le match entre Nice et Marseille s'est terminée dans une gigantesque pagaille, dimanche soir, à l'Allianz Riviera de la ville azuréenne. La rencontre a été interrompue pendant une heure et demie et n'a jamais repris, les joueurs marseillais ayant refusé de revenir sur le terrain. Des incidents qui ont suscité de nombreuses réactions des acteurs sur le terrain, mais aussi de la ministre des Sports. 

Alors que les deux clubs sont convoqués par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel, mercredi soir, Roxana Maracineanu a estimé que ces incidents étaient une insulte pour le football. La ministre déléguée aux Sports réclame des sanctions, ce que demande également le maire de Nice, Christian Estrosi, pour qui la violence "est toujours intolérable". Du côté de l'OM, une source décrit des joueurs marseillais dépités par la tournure des événements, d'autres en état de choc. 

Condamnations multiples

Lundi après-midi, sur le site du club, Steve Mandanda a réagi et justifié la décision du club de ne pas reprendre le match. Les joueurs étaient gagnés par la peur, a expliqué le capitaine de l'OM. "Pour nous, les joueurs, notre sécurité n'y était plus", a déploré le portier. "On s'est retrouvé en danger parce qu'on a eu pas mal de nos joueurs qui étaient visés et touchés. Quand on voit qu'il y a entre 500 et 1.000 supporters qui se permettent comme ça de rentrer sur le terrain pour venir nous agresser, c'est quelque chose qu'on ne peut pas tolérer. Et pour toutes ces raisons-là, on ne peut pas retourner sur le terrain."

Du côté des supporteurs niçois, les membres de la tribune populaire Sud ont condamné via un communiqué les jets de projectiles et l'envahissement de terrain. Les ultras niçois promettent d'exclure de leur groupe tout individu qui n'aura pas à l'avenir un comportement exemplaire. De son côté, le club condamne les jets de bouteilles qui ont eu lieu, mais juge aussi que "le point de bascule" avait été "l'attitude irresponsable de plusieurs membres du club marseillais".

Une garde à vue et une enquête

Concrètement, sur le plan des conséquences, il y a d'abord le volet judiciaire. Une enquête a été ouverte avec, d'après une source policière, une garde à vue d'un homme de 28 ans, suspecté d'avoir frappé un joueur marseillais. Il est connu des services de police. 

Il y a également un volet sportif. La commission de discipline de la LFP se réunira mercredi soir à 18 heures, à Paris. Elle a convoqué les deux clubs qui vont devoir s'expliquer, avec la nomination d'un instructeur. Une enquête sera menée pendant au moins quinze jours avant de connaître les sanctions.

Une tribune fermée pour quatre matches

Des mesures à titre conservatoire ont déjà été prises. Nice, qui joue samedi à 17 heures face à Bordeaux, devra évoluer dans un stade partiellement vide lors des quatre prochains matches, ainsi que l'a décidé le préfet des Alpes-Maritimes. Certains joueurs pourraient être suspendus. 

Quant au résultat, une victoire de Nice 1-0 face à Marseille puisqu'il n'est pas encore entériné, tous les scénarios sont possibles. Confirmation de résultat, match à rejouer, voire une défaite de Nice sur tapis vert.