EDITO - "Kobe Bryant, un champion comme on n’en croise qu’une poignée par génération"

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Virginie Phulpin, édité par Mathilde Durand
Le monde est sous le choc après l'annonce de la mort du basketteur Kobe Bryant, décédé dans un accident d'hélicoptère dimanche. Virginie Phulpin, éditorialiste sport , lui rend hommage sur Europe 1. "Il était de ceux qu’on a envie d’imiter, de ceux qui représentent le dépassement de soi, l’alliance du talent et du travail", souligne-t-elle. 
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Une légende disparaît. Dimanche le basketteur Kobe Bryant est mort, à 41 ans, dans un accident d’hélicoptère. Dans l’engin, huit autres personnes ont également perdu la vie, dont sa fille âgée de 13 ans, Gianna. Depuis, les hommages du monde entier se multplient pour saluer la mémoire du Mamba, aux 33.643 points marqués en NBA. L’émotion suscitée par sa mort montre à quel point un sportif marque sa génération. Virginie Phulpin, éditorialiste sport sur Europe 1, revient sur l’histoire de ce champion. "Ce n’est pas juste un basketteur hors normes qui vient de disparaître. C’est surtout un champion comme on n’en croise qu’une poignée par génération".

Que vous soyez fans de basket ou pas, le nom de Kobe Bryant résonne forcément à vos oreilles. Pour moi c’est ce qui en dit le plus long sur le vide qu’il va laisser. Le fait qu’il puisse toucher aussi bien les connaisseurs que les profanes. Kobe Bryant était de cette trempe-là. Il était adulé par les fans qui pouvaient réciter sa carrière comme une prière au dieu basket.

Ses cinq bagues de champion NBA avec les Lakers, ses deux titres olympiques avec la Team USA, ses 81 points marqués en un match. Mais il était aussi reconnu par ceux qui n’ont jamais regardé un match de basket en entier. Kobe Bryant, c’était une légende. Pas seulement de son sport, mais du sport en général. Il était de ceux qu’on a envie d’imiter, de ceux qui représentent le dépassement de soi, l’alliance du talent et du travail. 

Onde de choc

Quand vous voyez l’onde de choc provoquée dans le monde entier par sa disparition, je trouve que ça symbolise tragiquement la fascination que les sportifs et les valeurs qu’ils transmettent peuvent avoir sur leur époque. C’est assez étrange en plus parce qu’en trois jours on vient de vivre les deux facettes opposées du même attrait que les légendes du sport exercent sur nous. On a commencé le week-end avec le sourire de Michael Jordan à Paris, et on l’a terminé avec les larmes autour de la mort de Kobe Bryant.

Au-delà du sport, Kobe Bryant représente aussi une époque. Les sportifs ont ce pouvoir-là. Celui de représenter une époque, et une génération. Parce qu’ils fabriquent nos souvenirs en temps réel, avec leurs performances, et avec l’émotion qu’ils nous transmettent. Kobe Bryant a passé toute sa carrière de basketteur chez les Los Angeles Lakers. 20 ans, quand même. Et quand on convoque nos souvenirs des années 2000, il y a forcément, dans un coin de notre tête et de notre cœur, une teinte jaune comme le maillot des Lakers, avec le numéro 24 de Kobe Bryant.

Oui, les sportifs ont ce pouvoir-là. Il y a quelques mois la disparition de Raymond Poulidor nous a montré à quel point il représentait si bien la France des années 1960. Aujourd’hui, on se rend compte que Kobe Bryant a profondément marqué les années 2000. En y laissant la trace indélébile d’une icône de la pop culture. Et pas seulement d’un champion de basket."