Football : le gouvernement veut rendre obligatoire la mise à disposition des sportifs pour les JO

Un amendement du gouvernement, adopté au Sénat, va rendre obligatoire la libération des sportifs français par leurs clubs pour les Jeux olympiques et paralympiques. Cette mesure vise à éviter les blocages rencontrés en 2024, notamment dans le tournoi de football où la sélection de Thierry Henry avait enregistré plusieurs refus de la part des clubs.
Le gouvernement a profité du débat au Sénat sur la proposition de loi concernant la réforme du sport professionnel pour faire adopter un amendement rendant obligatoire la mise à disposition des sportifs français par leurs clubs lors des Jeux olympiques et paralympiques.
Selon le texte, déposé par l’exécutif et voté mardi, "les associations et sociétés sportives sont tenues de mettre à disposition leurs sportifs de nationalité française lorsque ces derniers font l’objet d’une convocation ayant pour but leur participation aux Jeux Olympiques et Paralympiques". Des sanctions sont prévues en cas de non-respect.
Des absences marquantes en 2024
Le gouvernement justifie cette mesure par les difficultés rencontrées lors des JO de Paris. Plusieurs joueurs français n’avaient pas été libérés par leurs clubs pour intégrer la sélection olympique, faute d’obligation légale. C’est notamment le cas du tournoi de football, qui ne figure pas dans le calendrier officiel de la FIFA. Par conséquent, les clubs ne sont pas tenus de libérer leurs joueurs.
Thierry Henry, sélectionneur de l’équipe de France olympique, avait dû composer sans Lucas Chevalier, Lenny Yoro, Bafodé Diakité (Lille), Warren Zaïre-Emery et Bradley Barcola (PSG). Le Real Madrid avait même anticipé en annonçant plusieurs mois avant le tournoi qu’aucun de ses joueurs ne participerait. Eduardo Camavinga, Aurélien Tchouaméni, Ferland Mendy et Kylian Mbappé étaient donc restés à disposition du club espagnol.
Malgré ces absences, la France avait décroché une médaille d’argent. Une performance que Sylvain Ripoll n’avait pas pu égaler en 2021 à Tokyo, son équipe très affaiblie étant sortie dès la phase de groupes avec deux défaites et onze buts encaissés.
Une ambition clairement affichée
Dans l’hémicycle, la ministre des Sports, Marie Barsacq, a assumé la portée de cette nouvelle disposition : "Désormais, pour cette compétition, la sélection française primera. On aurait sans doute pu obtenir l’or olympique si ç’avait été le cas" en 2024.
Interrogée par les sénateurs sur un éventuel élargissement de cette mesure à d’autres compétitions internationales, comme les Championnats d’Europe U21, la ministre a reconnu que la réflexion était encore en cours. «Il y a des impacts à mesurer et nous ne sommes pas encore prêts à légiférer sur ce point», a-t-elle indiqué.
Une mesure qui fait déjà débat
Ce sujet suscite d’autant plus d’intérêt que le Championnat d’Europe Espoirs débute ce mercredi. Plusieurs joueurs français ne seront pas présents, faute d’avoir été libérés par leurs clubs, relançant le débat sur l’intérêt général face aux contraintes des calendriers professionnels.