Camp nou Barcelone 1:56
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Henry de Laguerie, édité par Rémi Duchemin
Le Barça et le Real disputent mercredi soir le traditionnel Clasico, pour le compte de la 10ème journée du championnat d’Espagne. Pour cette confrontation, l’une des plus suivies au monde, la tension sera d’autant plus forte que les indépendantistes catalans comptent profiter de l’événement pour se faire entendre.
REPORTAGE

C’est une arme de distraction massive. Les matches de foot entre le FC Barcelone et le Real Madrid sont suivis par plus de 500 millions de téléspectateur dans le monde. Une telle confrontation a lieu mercredi soir au Camp Nou, l’antre du Barça, pour le compte de la 10ème journée du championnat d’Espagne, après un report au mois d'octobre. Et l’ambiance s’annonce encore plus bouillante que d’habitude. Car les indépendantistes catalans envisagent des manifestations près du stade de Barcelone avant la rencontre. Et dans la capitale catalane, la soirée est déjà dans toutes les têtes.

Dans les allées du marché de Barcelone, en pleine période d’achats pour le repas de Noël, le Clasico est dans toutes les conversations. David, indépendantiste, considère le Barça comme son équipe nationale et cet après-midi, il profitera de l’exposition médiatique du match pour revendiquer la république catalane. "On a une difficulté, les Catalans, pour faire comprendre notre situation", explique-t-il. "C’est clair qu’un événement comme celui-là, c’est une bonne occasion pour envoyer un message, mais toujours d’une façon pacifique et positive".

"Pour moi, ce n’est pas juste"

Pour assurer le bon déroulement de ce match, qui déchaîne les passions à Barcelone, un triple cordon de sécurité composé de 3.000 policiers sera déployé. Les équipes partageront le même hôtel, situé à 500 mètres du stade, et arriveront plusieurs heures en avance. "Il ne faut pas mélanger le football et la politique", plaide Roger, supporter du Barça, mais opposé à l’indépendance et aux manifestations annoncées. "Bloquer le match, ça porte préjudice à tout le monde. Pour moi, ce n’est pas juste."

Les joueurs et les entraîneurs tentent eux de faire abstraction du contexte politique. "J’espère simplement qu’on va avoir un gros match de football", disait mardi soir Zinédine Zidane. "Parce qu’à l’arrivée, le plus important, ce n’est pas ce qui va se passer, ce n’est pas le résultat, c’est ce que l’on va mettre, ce qu’on va faire pendant 90 minutes qui va nous apporter de la joie." Le coach français du Real Madrid n’oublie toutefois pas que l’enjeu sportif est énorme ce soir. Car le vainqueur du match prendra seul la tête du championnat d’Espagne