L'ancien ministre des sport Guy Drut juge que l'organisation des JO de Paris en 2024 doit être repensée. 1:12
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Christophe Lamarre édité par Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Dans une tribune publiée dimanche, Guy Drut, membre du Comité international olympique (CIO) et ancien ministre des Sports, estime que le projet de Paris 2024 est "aujourd'hui déconnecté de la réalité" et appelle à "réinventer" le modèle des Jeux olympiques. Au micro d'Europe 1, il donne les raisons qui l'ont poussé à lancer cet appel.

Dans une tribune publiée par France Info, Guy Drut, membre du Comité international olympique (CIO), a appelé à repenser l'organisation des Jeux olympiques de Paris en 2024, suite à l'épidémie de coronavirus. Face aux difficultés économiques que s'apprêtent à traverser le pays, il appelle à oublier "le superflu" et "rester à l'essentiel".

"Aujourd'hui, par les temps qui courent et encore plus demain qu'hier, toutes les Françaises et Français ne comprendraient pas que les euros dépensés ne le soient pas de façon utile", a-t-il déclaré dimanche sur Europe 1. Les Jeux olympiques "doivent se réinventer", assure le champion olympique 1976 du 110 mètres haies. 

"Un projet déconnecté de la réalité" 

"La crise que nous traversons impacte durablement notre quotidien, notre façon de vivre, notre économie, notre pacte social, notre choix de société. [...] Les Jeux olympiques et paralympiques ne font pas exception à ce nouveau contexte. Ils doivent eux aussi se réinventer", écrit Guy Drut dans sa tribune.

Selon lui, le simple report des Jeux Olympiques, déjà décidé pour ceux de Tokyo, ne peut être la seule mesure mise en place pour faire face à la crise. Ainsi, il qualifie le "beau projet" des JO de Paris en 2024 d'"obsolète, dépassé, déconnecté de la réalité". L'ancienne gloire de l'athlétisme français estime qu'il est nécessaire de "faire une réévaluation budgétaire de ce que vont coûter les JO de Paris 2024".

"Utile, sobre et responsable"

Invitant à "penser utile, sobre et responsable", Guy Drut évoque deux pistes de réflexion destinées à contenir les coûts : "sanctuariser certaines épreuves sur un seul et même site, quel que soit le pays organisateur", "par exemple Tahiti ou Hawaï" pour le surf, et limiter le nombre de sports additionnels. "Cela coûte très cher de construire de nouveaux équipements pour une épreuve qui dure seulement trois, quatre jours."

"Il faut garder l'unité de temps avec des JO qui se déroulent de telle date à telle date, mais [les unités] de lieu et d'action peuvent varier", ce qui permettrait de "réutiliser des sites existants", estime l'ancien athlète.