rassemblement hommage Yvan Colonna 2:08
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Frédéric Michel (envoyé spécial à Ajaccio), édité par Wassila Belhacine , modifié à
Deux jours après son décès, le corps d'Yvan Colonna a rejoint la Corse le mercredi 23 mars dans la soirée. Certains habitants se sont réunis pour rendre hommage au militant nationaliste mort en prison. Les funérailles d'Yvan Colonna seront tenues vendredi 25 mars à Cargèse, son village natal. 
REPORTAGE

Deux secondes et six mots, rien de plus. Le commentaire d'Emmanuel Macron, jeudi soir sur M6, après la décision des autorités corses de mettre les drapeaux en berne sur l'île pour rendre hommage à Yvan Colonna, a été extrêmement bref.

"C'est une faute et c'est inapproprié" a jugé le chef de l'État. Une condamnation rapide du président pour, peut-être, éviter d'embraser l'île avant les obsèques du militant nationaliste. Elles sont prévues vendredi 25 mars à 15 heures, dans son village de Cargèse. Son corps est arrivé mercredi soir à Ajaccio. Une haie d'honneur et 2.000 personnes attendaient le cercueil du détenu, condamné à trois reprises pour l'assassinat du préfet Érignac. 

"On respecte les morts"

C'est dans un silence impressionnant que la foule s'est massée le long du parcours, allumant des bougies et tenant des drapeaux. "Ça part de l'aéroport jusqu'à l'endroit où il va reposer au funérarium", explique une femme présente sur le parcours au micro d'Europe 1.

"Il faut aussi rappeler qu'il y a peut-être du monde là, mais lorsque Érignac a été tué, il y avait un monde fou dans les rues. On ne glorifie pas quelqu'un qui a tiré sur une personne, mais on respecte les morts, d'autant plus vu les conditions dans lesquelles il est mort", détaille un homme.

Yvan Colonna, symbole des nationalistes corses 

Pour les nationalistes comme Gabrielle, Yvan Colonna est un symbole : "Nous sommes là pour soutenir une famille et notre martyr. C'est ce qu'ils en ont fait. En plus, Yvan Colonna a toujours nié sa complicité dans cet assassinat et d'avoir été présent."

Venu en famille avec des amis, des Corses de tout âge ont marché jusqu'au funérarium : "C'est le deuil, donc on est obligé de se calmer. Après l'enterrement, on verra ce qui se passera. La colère est très présente", ajoute un homme.

La famille, les amis et Gilles Simeoni, le président de l'exécutif corse et ancien avocat d'Yvan Colonna, ont porté le cercueil avant d'entonner l'hymne corse. "C'est ça, le peuple Corse, un enfant de ce peuple est parti dans des conditions terribles. Et nous sommes là pour l'accompagner" conclut une femme.

Toute la journée, les Corses sont venus apporter leur soutien aux eux enfants d'Yvan Colonna. "Je crois que demain, ça va être plus dur pour ma fille, mes petits fils. Comme mon petit-fils a dit 'ça sera long' et il voulait que son père revienne", a témoigné la belle-mère d'Yvan Colonna au micro d'Europe 1.