Yvan Colonna 3:34
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Gwladys Laffitte , modifié à
Plus de trois semaines après son agression à la prison d'Arles, Yvan Colonna , condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, est décédé à l'hôpital Nord de Marseille. Son état de santé était très "inquiétant", confiait il y a quelques jours encore son avocat Sylvain Cormier. Europe 1 revient sur la vie du militant nationaliste corse. 

Yvan Colonna est mort. Le détenu corse, très grièvement blessé par un autre détenu qui s’en était pris à lui à la prison d’Arles le 2 mars, et qui se trouvait depuis dans le coma, est décédé ce lundi à Marseille. Il était jusqu'alors dans le coma. Son état de santé était très "inquiétant", confiait il y a quelques jours encore son avocat Sylvain Cormier.

L'homme le plus recherché de France en 1999

Son agression, ultra violente, alors qu'il était dans la salle de sport de la prison, avait été reprise en main par le parquet national antiterroriste, qui devrait donc, en toute logique, requalifier les faits en assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste.

Yvan Colonna était en prison depuis 2003, pour l’assassinat du préfet Erignac. En 1999, il devient l'homme le plus recherché de France. Celui que la presse surnomme le berger de Cargèse a pris le maquis malgré l'appel à se rendre de son père, Jean-Hugues Colonna, ancien député socialiste des Alpes-Maritimes. 

"Un acte barbare, d'une extrême gravité"

Quelques mois plus tôt, en février 1998, le préfet de Corse Claude Erignac est assassiné de trois balles dans la nuque. Yvan Colonna est accusé d'avoir fait partie du commando assassin. L'attentat est alors revendiqué par un groupe nationaliste corse. L'affaire secoue le pays. Jacques Chirac est alors président de la République. "L'assassinat du représentant de l'État en Corse est un acte barbare, d'une extrême gravité et sans précédent dans notre histoire", réagit-il à l'époque.  

La traque dure quatre ans. Entre temps, Nicolas Sarkozy devient ministre de l'Intérieur et c'est lui-même qui annonce, en juillet 2003, l'arrestation d'Yvan Colonna. L'indépendantiste, lui, clame son innocence et l'a toujours fait. Il n'a jamais caché son engagement nationaliste, mais se décrit comme un simple militant politique. Il dit aussi qu'il n'a jamais tué personne et il le répétera durant ses trois procès qui l'ont à chaque fois condamné à la prison à vie. Une peine purgée sur le continent et non en Corse, malgré ses demandes de rapprochement et les démarches de sa femme.

Un sujet éminemment politique 

Yvan Colonna, lui, clame son innocence et l'a toujours fait. Il n'a jamais caché son engagement nationaliste, mais se décrit comme un simple militant politique. Il dit aussi qu'il n'a jamais tué personne et il le répétera durant ses trois procès qui l'ont à chaque fois condamné à la prison à vie, une peine purgée sur le continent et non en Corse, malgré ses demandes de rapprochement et les démarches de sa femme. Elle interpelle même le président Macron en 2018 : "Mon fils n'a pas vu son père depuis un an et demi. S'il vous plaît, faites quelque chose".

Incarcéré depuis 19 ans, la détention d'Yvan Colonna était devenue un sujet éminemment politique. Encore en janvier dernier, des parlementaires lui avaient rendu visite à Arles et plaider sa cause.