À Paris, des pistes cyclables supplémentaires ont été aménagées pour le déconfinement. 1:14
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Léa Leostic
L’opération "coup de pouce vélo" mise en place par le gouvernement pour inciter les Français à réparer leur vélo a très bien fonctionné. Pour Olivier Schneider, le président de la Fédération des usagers de la bicyclette, il faut maintenant mettre en place un dispositif de stationnement sécurisé massif, notamment près des gares.
INTERVIEW

La fin du confinement a accentué le succès déjà grandissant pour le vélo comme moyen de transport à part entière. "Il y a la queue dans les magasins de vélo, certains modèles sont en rupture de stock et l’opération 'coup de pouce vélo' fonctionne très bien", a constaté Olivier Schneider, président de la Fédération des usagers de la bicyclette, dimanche au micro d’Europe 1.

Cette opération, mise en place fin avril par le gouvernement, finance à hauteur de 50 euros la réparation du vélo de chaque français qui le souhaite. Le gouvernement a mis 20 millions sur la table et l’opération a permis de réparer 350.000 vélos. "On constate un doublement voire un triplement du trafic cycliste", poursuit Olivier Schneider.

Créer une académie des métiers du vélo

La Fédération des usagers de la bicyclette, dont l’objectif est d’encourager l’utilisation du vélo au quotidien, est également en train de créer une académie des métiers du vélo, destinée à former des mécaniciens en réponse à la demande croissante en réparation. Cette formation se déroulera sur quatre semaines. "On partage avec le gouvernement l’objectif de tripler le nombre de vélos d’ici 2024. Quand on s’est lancé il y a deux ans, tout le monde était un peu sceptique sur le fait que ça puisse se réaliser. Mais c’est en train de se faire !", s’enthousiasme Olivier Schneider.

Un stationnement sécurisé dans les gares ?

Pour séduire de nouveaux usagers, la Fédération des usagers de la bicyclette demande qu’un stationnement sécurisé massif soit mis en place dans les gares. "La partie visible de l’iceberg, ce sont les pistes cyclables et on voit qu’il y en a de plus en plus en France. Mais un des principaux problèmes, c’est que faire de son vélo à la fin de son trajet pour être sûr de le retrouver ? Il y a un énorme besoin de stationnement dans les domiciles, mais aussi dans les gares.

La loi mobilité prévoit que l’on crée du stationnement en gare et l’embarquement possible des vélos dans les trains, mais le nombre n’est pas défini dans la loi. On attend que Barbara Pompili [la nouvelle ministre de la Transition écologique, ndlr], soit cohérente avec ce qu’elle portait quand elle était députée et que les décrets soient ambitieux : 200.000 places dans les gares de France et minimum huit dans chacun des trains de France", détaille Olivier Schneider.

Évaluer et ajuster les dispositifs

Le président de la Fédération a également salué le travail des collectivités qui ont rapidement aménagé des pistes cyclables au moment du déconfinement, pendant que les transports communs fonctionnaient encore au ralenti, et a notamment évoqué les "corona-pistes", mises en place à Paris. "On a utilisé 'l’urbanisme tactique', c’est-à-dire faire rapidement des aménagements cyclables avec ce qu’on a sous le coude. […] Mais maintenant, il faut évaluer et ajuster les dispositifs."