AstraZeneca voit sa responsabilité "engagée" après avoir annoncé qu'il ne serait pas en mesure de livrer les doses de vaccin promises, a jugé dimanche la ministre française déléguée chargée de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, se disant "très en colère". Le laboratoire anglo-suédois "ne respecte pas ses livraisons parce qu'il a des difficultés d'industrialisation, ce qu'on peut entendre. Là où nous sommes très mal à l'aise et très en colère, c'est qu'il n'arrive pas à améliorer son calendrier de livraison", a remarqué Agnès Pannier-Runacher à l'antenne de Radio J.
Moderna et Pfizer "parfaitement transparents"
La ministre a relevé que les concurrents Moderna et Pfizer-BioNTech avaient "tenu leurs engagements" et avaient été "parfaitement transparents". Concernant AstraZeneca, qui a concédé samedi qu'il devrait livrer moins de vaccins que promis à l'Union européenne, "nous aurons seulement 25% des doses livrées" à la fin du premier trimestre, a remarqué Agnès Pannier-Runacher. "Lorsque vous vous engagez à livrer une certaine quantité (...) c'est votre responsabilité qui est engagée. Celle des dirigeants, celle du conseil d'administration, celle de l'entreprise", a-t-elle insisté.
Soit le laboratoire a exagéré "sa capacité industrielle, soit AstraZeneca a livré des doses là où elles n'auraient pas dû être livrées, mais en tout état de cause, à la fin l'enjeu de l'Europe est de faire respecter ce contrat et de demander un plan d'action correctif dans les plus brefs délais", a poursuivi la ministre. Les objectifs de vaccination du gouvernement français restent valides, d'autres vaccins venant compenser le déficit de doses d'AstraZeneca : il vise toujours "10 millions de personnes vaccinées une ou deux fois le 15 avril, 20 millions en mai et 30 millions fin juin", et l'ensemble des Français volontaires vaccinés d'ici à la fin de l'été, selon Agnès Pannier-Runacher. Elle a indiqué que des pays européens voulaient "ouvrir un dialogue" avec les Etats-Unis au sujet des 30 millions de doses de vaccin AstraZeneca présents sur son sol alors que le produit n'a pas encore été approuvé par les autorités américaines.
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"L'Europe est dépendante des Etats-Unis pour certains éléments, mais les Etats-Unis sont dépendants de l'Europe pour la production de leurs vaccins", notamment les principes actifs, a relevé la ministre : "nous aurons matière à trouver des accords qui soient des accords intelligents" pour vacciner le plus rapidement possible des deux côtés de l'Atlantique, selon elle.