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Stéphane Place, édité par Ophélie Artaud
Avec l'arrivée de l'été et le manque de personnel, l'inquiétude monte dans les hôpitaux, notamment au CHU de Bordeaux où, depuis la semaine dernière, une nouvelle organisation des nuits oblige les patients à passer par le Samu pour espérer être admis. Ce mardi, les syndicats de l'établissement ont appelé à manifester pour dénoncer cette situation.

Plus l'été approche, plus l'inquiétude monte chez les soignants. Si le manque de personnel est une réalité depuis quelques années dans les hôpitaux, la période des congés d'été risque d'entraîner certains services d'urgences au bord de la rupture. Au CHU de Bordeaux depuis la semaine dernière, faute de personnel la nuit, les patients sont obligés de passer par le Samu pour espérer être admis. Les syndicats de l'établissement dénoncent une situation qui les oblige à faire du tri entre les malades et ont appelé à manifester ce mardi.

"Un problème d'intérêt pour la profession"

"Urgences en danger", peut-on lire sur une grande banderole installée à l'entrée des urgences adultes de l'hôpital Pellegrin. Les syndicats dénoncent cette nouvelle organisation des nuits, décidée par la direction du CHU de Bordeaux. La régulation des patients se fait à l'entrée du service, si l'on s'y présente dans ce créneau horaire.

"On a réussi à obtenir depuis peu que la Sécurité civile ne s'occupe plus de la régulation. Maintenant, ça va être un paramédical avec un médecin. Mais le problème, c'est qu'à partir de 22 heures, vous avez un interphone et on ne sait pas où seront orientés les patients qui ne sont pas admis aux urgences", regrette un délégué Force ouvrière. "C'est vrai qu'il y a un problème de recrutement et surtout d'attractivité et d'intérêt pour la profession. On sort certes de la pandémie, mais ça fait des années que l'on décrit les conditions de travail."

Sous-effectif à l'arrivée de l'été

Autre difficulté, le manque d'effectif. "Il y a plus de 40 étudiants en médecine qui répondent au centre 15 pour renforcer les équipes parce qu'ils sont en sous-effectif. Il y a entre 1.000 et 1.400 appels par jour. On reporte le problème sur un autre système. On sait qu'il y a des gens qui vont aussi reporter leur passage aux urgences. Il y a des cas où des patients risquent de passer dans les mailles du filet", alerte le représentant du syndicat Sud.

L'arrivée de la saison touristique inquiète aussi les syndicats. "Nous allons avoir des week-ends chargés en termes de fréquentation et nous sommes dans une région très touristique, donc cela risque d'être compliqué. Comment va-t-on faire cet été, avec les touristes ? Il faut du monde", ajoute un membre de la CGT. Les syndicats réclament donc des créations de postes et la fin de cette nouvelle organisation pour un retour à un fonctionnement normal 24 heures sur 24.