Une polémique «injustifiée» et «disproportionnée» : le maire de Noisy-le-Sec assume l’annulation de la projection de «Barbie»
Olivier Sarrabeyrouse , maire communiste de Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, assure avoir voulu protéger agents municipaux et habitants après des menaces visant la projection en plein air du film. Il dénonce une polémique "injustifiée" et la récupération politique de l’affaire.
À Noisy-le-Sec, le maire, Olivier Sarrabeyrouse, se défend après l'annulation de la projection du film Barbie vendredi dernier. La séance était prévue en plein air dans cette ville de Seine-Saint-Denis et a été annulée à sa demande, car certains agents municipaux ont été menacés par plusieurs individus qui considèrent que ce film prône l'homosexualité et qu'il est une atteinte à l'intégrité de la femme.
Des arguments fallacieux selon Olivier Sarrabeyrouse. Le maire a tenu une conférence de presse ce jeudi avec comme objectif d'éteindre la polémique.
Il rappelle que le choix de ne pas diffuser le film de Greta Gerwig n'était en aucun cas un reniement des valeurs féministes et un rejet de la démocratisation de la culture.
Une polémique "injustifiée" et "disproportionnée" selon le maire
Le maire explique avoir simplement voulu éviter de mettre en danger la vie des agents municipaux et ses habitants face aux menaces d'une dizaine d'individus. Olivier Sarrabeyrouse a ensuite condamné la récupération politique et la haine islamophobe,"déversée par la droite et l'extrême droite".
"L'obscurantisme, terme que j'ai employé dans mon communiqué, n'est pas l'apanage de l'islam ni d'aucune autre religion et n'est pas circonscrit à la Seine-Saint-Denis et aux quartiers populaires que la droite et l'extrême droite se plaident à stigmatiser en permanence", argumente-t-il.
Pour lui, la polémique est "injustifiée" et "disproportionnée". "Il s'agit d'un fait local qui n'aurait pas dû prendre autant d'ampleur", explique-t-il tout en évoquant notamment un deux poids deux mesures entre cette actualité et la situation à Gaza.
Je regrette que vous les journalistes, vous puissiez encore polémiquer sur notre sujet local, alors même qu'il y a quelques jours, plusieurs de vos confrères ont été lâchement assassinés par une armée israélienne qui revendique en toute impunité cette action. Un génocide est perpétré devant nos yeux et les journalistes qui en témoignent sont éliminés", se défend le maire communiste.
Une reprogrammation du film est envisagée, elle sera accompagnée d'un moment d'échange et de débat pour ne pas laisser ce discours d'une dizaine de personnes se diffuser dans la ville.