Les repas clandestins avaient notamment lieu au Palais Vivienne. 1:26
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Pierre Herbulot, édité par Antoine Terrel , modifié à
Alors que la polémique a enflé tout le week-end, le photographe Jean-François Desjacques reconnaît avoir participé à quelques dîners clandestins organisés par le chef Christophe Leroy. Mais sur Europe 1, il dit avoir rapidement arrêté, et assure n'avoir jamais croisé de ministre lors de ces dîners haut de gamme.
TÉMOIGNAGE

La polémique a agité le milieu politique et les réseaux sociaux tout le week-end. Après la diffusion d'un reportage de M6 relatant l'organisation de dîners clandestins à Paris par Pierre-Jean Chalençon, propriétaire du "Palais Vivienne" et par le chef Christophe Leroy, le procureur de Paris Rémy Heitz a ouvert dimanche une enquête pénale. Alors que dans le reportage, il déclarait que des ministres participaient à ces repas, Pierre-Jean Chalençon s'est depuis rétracté et a dit par l'intermédiaire de son avocat avoir voulu faire de l'humour. En attendant, sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont fait part de leur colère, et beaucoup réclament les noms des participants, et affichent tous ceux qu’ils trouvent. Parmi les participants dont la présence a été dévoilée, on trouve notamment le photographe Jean-François Desjacques. Contacté par Europe 1, il assure avoir rapidement renoncé à se rendre à ces dîners haut de gamme, et dit n'avoir jamais croisé de ministre. 

"On me dit :' Viens prendre des photos chez Christophe Leroy'. Tout se passe très gentiment au début, il y avait des soirées hippies, c'était abordable, les mecs payaient 60 balles, tout le monde était vraiment content", se souvient Jean-François Desjacques. "Et puis le Covid arrive, et le mec commence à devenir fou. Il triple les tarifs, fait venir six personnes dans une salle, 15 dans une autre, etc.", raconte-t-il encore. 

"Un problème de mise en danger de la vie d'autrui"

"Ça a été la course à l'oseille", témoigne Jean-François Desjacques, qui dit que Christophe Leroy a été prévenu des éventuels risques encourus. "On lui dit : 'Tu n'as pas l'impression tout de même qu'un jour, il y a un mec qui va porter plainte ?' Et il répond : 'J'en ai rien à foutre, je les emmerde. Je suis chez moi, domicile privé'." 

"Moi je veux bien rigoler, mais là, il y a vraiment un problème de mise en danger de la vie d'autrui", déplore aujourd'hui Jean-François Desjacques. Alors que plusieurs membres du gouvernement ont assuré ce week-end qu'un ministre qui aurait participé à de telles agapes devrait être sanctionné comme n'importe quel Français, le photographe assure de son côté n'avoir croisé aucun ministre. "Moi, je n'ai jamais vu de ministre. Chalençon dit qu'il y avait des ministres, c'est son problème. Chez Christophe Leroy, je n'en ai jamais vu", martèle-t-il. "Maintenant, que depuis un mois, il y ait eu d'autres trucs, je n'en sais rien du tout puisque j'ai complètement décroché", conclut-il.