Tempête Eleanor : un mort et 26 blessés dont quatre graves

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25 départements restaient placés en vigilance orange pour des vents violents et/ou vagues submersion mercredi soir. © FRANCOIS LO PRESTI / AFP
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avec AFP , modifié à
La tempête, qui a touché l'ouest de la France dans la nuit de mardi à mercredi, se dirige désormais vers le sud. Transports perturbés, dégâts matériels et prévisions, Europe1.fr fait le point sur la situation. 

Un mort, 26 blessés dont quatre graves, 35.000 foyers toujours privés de courant et des domaines skiables fermés : après avoir balayé la moitié nord de la France et la région parisienne mercredi matin, la tempête Eleanor frappe le sud du pays, avec des vents violents attendus jusqu'à 200 km/h en Corse, selon Météo-France. 

Les infos à retenir : 

  • 25 départements sont placés en vigilance orange (vents violents, inondation et/ou vagues submersion)
  • La tempête a fait un mort et 26 blessés, dont 4 grièvement, selon des chiffres communiqués en soirée
  • Des coupures de courant touchent encore quelque 35.000 foyers

Des rafales jusqu'à 250 km/h

Incendies non maîtrisés en Corse. En Corse, à partir de la mi-journée, les vents sont devenus "violents" et devraient continuer de se renforcer dans la nuit. Les rafales les plus fortes ont été relevées à 180 km/h au Cap Corse, 170 km/h au Cap Sagro, 150 km/h sur la Balagne et 120 km/h dans la vallée de Calacuccia. Ils pourraient atteindre 200km/h localement.

Mercredi soir, le préfet de Haute-Corse a décidé d'activer le centre opérationnel départemental pour coordonner les opérations des différents services de secours, alors qu'un incendie qui s'est déclaré mardi menace 1.000 hectares et que 120 pompiers ont été dépêchés pour lutter contre ce feu. Un autre incendie a débuté dans la soirée après la chute d'une ligne électrique, à proximité de ce premier feu et encerclait le village de Chiatra : une maison est détruite et deux autres sont en flammes. L'incendie menace également un village voisin. Un troisième sinistre a également éclaté près de Bastia. 50 militaires de la sécurité civile de Brignolles, dans le Var, sont attendus jeudi en renfort.

À Paris, du jamais vu depuis 2010. Dans la journée, l'organisme de prévisions a aussi relevé des rafales à Roissy à 117 et 110 km/h à Paris, mais aussi 147 km/h à Cambrai, dans le Nord, ainsi que 134 km/h à Metz, 102 km/h à Lille, 107 km/h à Reims et 111 km/h à Clermont-Ferrand. "Pour Paris et Roissy, il faut remonter à 2010, à la fameuse tempête Xynthia, pour avoir des valeurs aussi fortes (...) Ça fait huit ans qu'on n'a pas eu des rafales aussi fortes en Île-de-France", souligne Frédéric Nathan, prévisionniste.

Jusqu'à 250km/h dans les Alpes. Des rafales ont atteint 250 km/h aux Arcs 2000 et "couplées à la pluie, cela fait pas mal de dégâts", a expliqué à l'AFP le président de la section Savoie de Domaines Skiables de France, David Ponson.

 

échafaudage

Les côtes touchées en premier. Sur les régions côtières du nord du pays, des rafales maximales de 135 km/h au Cap-Gris-Nez, 129 km/h à Boulogne sur mer, 119 km/h à Abbeville et 108 km/h à Dunkerque, ont été enregistrées mercredi matin.

Des victimes et des dégâts matériels

Un mort en Haute-Savoie. Mercredi midi, un skieur de 21 ans est mort après la chute d'un arbre sur une piste de la station du Morillon, en Haute-Savoie. "Il était sur une piste ouverte du domaine. Une bourrasque s'est levée d'un seul coup, comme une mini tornade" déracinant l'arbre qui l'a tué, a déclaré Pascal Tournier, directeur de Grand Massif, domaine dont fait partie la station. "Sur les circonstances exactes, comment ce jeune a pu se trouver à cet endroit-là, à ce moment-là ? Est-ce que les remontées ou les pistes étaient ouvertes ou non? je n'ai pas de certitude, une enquête de gendarmerie est en cours", a précisé le sous-préfet de Bonneville Bruno Charlot. 

Quatre blessés graves. Selon un bilan fourni par le ministère de l'Intérieur vers 21 heures, quatre autres personnes ont été "gravement blessées" et 22 "plus légèrement" lors du passage de la tempête. Les dégâts ont nécessité quelque 6.450 interventions des pompiers. "Parmi les quatre blessés graves, se trouvent un homme qui a chuté de son toit en Seine-et-Marne, une femme qui a reçu un bloc de ciment dans le Haut-Rhin, un motard qui a heurté un arbre en Eure-et-Loir et une personne qui a reçu un arbre sur son véhicule dans l'Essonne", selon le lieutenant-colonel Michaël Bernier.  

35.000 foyers privés d'électricité

Mercredi en soirée, 35.000 foyers étaient toujours privés d'électricité selon Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité. Plusieurs centaines d'agents étaient en cours d'intervention pour rétablir les connexions. Le gestionnaire rappelait à ses clients qu'il ne faut en aucun cas toucher les fils tombés à terre.

Des déplacements difficiles

Des chutes de câbles électriques, d'objets et d'arbres sur les chaussées ont perturbé le trafic routier et ferroviaire dans plusieurs régions, la météo provoquant aussi des retards dans les airs. Le trafic a été brièvement suspendu sur les aéroports de Strasbourg et Bâle-Mulhouse. Des difficultés perduraient à Nice et en Corse où tous les vols au départ et à destination de Bastia, Calvi et Figari ont été annulés. De même que les traversées maritimes entre Marseille et l’Île-Rousse. Le trafic des TER a repris en revanche en Alsace, en Lorraine et en Normandie, mais pas encore en Savoie. À Paris, la Tour Eiffel, fermée en raison du vent violent, a rouvert en fin de journée.

Les stations des Alpes du Nord fermées

Risques d'avalanches. Chamonix, Avoriaz ou encore Val d'Isère : de même qu'en Suisse, la plupart des domaines skiables des Alpes du Nord sont restés fermés toute la journée. Le risque d'avalanches est attendu au plus fort dans la nuit de mercredi à jeudi. "On a tout le cocktail pour avoir des avalanches, des glissements de terrains et des crues", estimait un pompier de Haute-Savoie. Des coulées ont déjà isolé le village de La Grave dans les Hautes-Alpes. 

#TEMOIGNAGE : Val Thorens, en Savoie, a par exemple annoncé la fermeture de la partie haute de son domaine skiable mercredi et jeudi. Chloé, une vacancière de la station la plus haute d'Europe, a raconté sa déception au micro d'Europe 1 mercredi. "Ça nous a coûté plus d'un salaire pour une semaine de vacances et on est bloqués comme des idiots. C'est les vacances de la 'loose'..."