Tariq Ramadan a de nouveau été mis en examen pour le viol de deux autres femmes, jeudi. 1:08
  • Copié
avec AFP , modifié à
Déjà poursuivi pour deux viols depuis 2018, l'islamologue suisse Tariq Ramadan est de nouveau mis en examen pour deux nouvelles accusations d'agressions sexuelles. Il est désormais poursuivi pour les viols de quatre femmes. 

Au terme de près de cinq heures d'interrogatoire, Tariq Ramadan a été mis en examen pour le viol de deux autres femmes, a appris l'AFP auprès de son avocat. Les deux nouvelles accusations proviennent de l’enquête elle-même, des témoignages qu’Europe 1 révélait dès septembre dernier. Les faits se seraient déroulés en 2015 et 2016. Il est désormais poursuivi pour les viols de quatre femmes. 

"Je lui demandais d'être plus doux, mais il me disait 'qu'il fallait obéir'"

Ces deux femmes, interrogées comme témoin par les policiers en février 2019, ont été identifiées sur des photos retrouvées dans l'ordinateur de l'islamologue suisse de 57 ans. Entendues en février 2019, elles ont raconté aux policiers comment ce "manipulateur" les avait entraînées chacune dans une relation "dominant-dominé" virtuelle avant un rendez-vous brutal dans un hôtel parisien. "Je lui demandais d'être plus doux, mais il me disait 'C'est de ta faute, tu le mérites (...) et qu'il fallait obéir'", avait rapporté l'une des deux, relatant une rencontre fin 2015.

"Il y a une volonté de poursuivre Tariq Ramadan coûte que coûte et ce contre les évidences"

Après avoir nié toute relation avec ses deux premières accusatrices, Tariq Ramadan avait fait volte-face en octobre 2018, après neuf mois de dénégations. Il plaide désormais des "relations consenties". Une situation que son avocat, Me Emmanuel Marsigny, décrit comme de l'acharnement : "Il y a une volonté de poursuivre Tariq Ramadan coûte que coûte et ce contre les évidences". 

Une expertise psychiatrique est en cours pour déterminer si les liens instaurés par Tariq Ramadan avec ces femmes "relèvent d'une relation d'emprise". Pour ces faits, l'islamologue est mis en examen pour "viol" et "viol sur personne vulnérable". Libéré le 16 novembre 2018, après presque 10 mois de détention, l'islamologue a remis ses passeports suisse et britannique et est interdit de quitter la France.