voiture radar banalisée 3:09
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Gauthier Delomez
À partir de 2022, des voitures-radar banalisées vont circuler sur tout le territoire métropolitain. L'objectif est de renforcer la sécurité sur les routes et décharger les forces de l'ordre. Sur Europe 1, François Tarrain, journaliste à "Autoplus", estime "qu'on n'a pas vu d'évolution flagrante de la mortalité là où elles sont utilisées".
DÉCRYPTAGE

Plus que jamais, les automobilistes vont devoir lever le pied sur les routes de France. Des voitures-radar banalisées vont opérer dans quatre régions supplémentaires à partir de l'année prochaine : l'Île-de-France, la Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'Occitanie et l'Auvergne-Rhône-Alpes. Le déploiement de ces véhicules confiés à des entreprises privées sera élargi à l'ensemble du territoire métropolitain en 2022.

Les voitures-radar doivent permettre au ministère de l'Intérieur de renforcer la sécurité routière. Mais pour beaucoup de conducteurs, c'est d'abord une nouvelle façon de prendre une amende. François Tarrain, rédacteur en chef adjoint d'Autoplus, détaille le dispositif sur Europe 1.

Une fenêtre noire, des équipements sur le tableau de bord

Comme leur nom l'indique, ces véhicules banalisés ne sont pas repérables. "Ils ressemblent de prime abord à la voiture de Monsieur Tout-le-monde. Il y a beaucoup de modèles qui peuvent être des voitures-radar banalisées", prévient-il dans l'émission Europe Midi. Le journaliste revient ensuite sur la cession de ces modèles à des entreprises privées. "Initialement, ces voitures étaient aux mains des forces de l'ordre. Et puis un beau jour, la sécurité routière a décidé de confier en délégation la conduite de ces véhicules à des chauffeurs privés, officiellement pour décharger les forces de l'ordre de cette tâche ingrate."

Des appels d'offre ont été ouverts par région, puis par département, "pour que des sociétés privées embauchent des chauffeurs. (…) Ils ne sont pas en uniforme, donc fatalement, ce sont des civils", souligne le rédacteur en chef adjoint. Toutefois, il y a des éléments qui peuvent permettre aux automobilistes de les repérer. "Il y a une petite fenêtre noire installée sur la lunette arrière, qui est repérable d'assez loin. Également, le barda à l'intérieur que l'on peut deviner sur le tableau de bord", précise François Tarrain, qui nuance toutefois qu'on ne peut reconnaître ces véhicules s'ils arrivent d'en face.

"Il n'y a jamais eu de bilan réellement exhaustif sur leur impact"

Le dispositif doit donc décharger la mission des forces de l'ordre, mais aussi renforcer la sécurité routière. Quelques dizaines de ces voitures roulent actuellement sur les quatre régions déjà testées. Le spécialiste de l'automobiliste tempère les bons chiffres de 2020, qui ont bénéficié des différents confinements dus à la crise sanitaire. "Il n'y a jamais eu de bilan réellement complet et exhaustif de la part de la sécurité routière sur l'impact de ces voitures, qu'elles soient aux mains des forces de l'ordre ou de chauffeurs privés. On n'a pas vu d'évolution flagrante de la mortalité à la baisse là où elles sont utilisées", affirme-t-il.

François Tarrain évoque enfin l'une des conséquences du développement de ces voitures sur les routes. "Cela participe à une volonté totalement assumée de la sécurité routière qui est de dire qu'avec ces appareils mobiles, les automobilistes peuvent, sans le savoir, croiser un véhicule qui va contrôler leur vitesse", expose-t-il. Une incitation à lever le pied qui est appelée à se généraliser partout en France.