En Ardèche, un homme a volé près de 400m3 d'eau. (Illustration) 1:32
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Louise Sallé, édité par Ophélie Artaud
Une plainte a été déposée fin juillet par l'intercommunalité du bassin d’Aubenas, en Ardèche, pour un "vol d’eau" dans une retenue utile aux pompiers en cas d’incendie. Le coprésident d’un club local de moto-cross s’est dénoncé ce dimanche, et a annoncé être à l’origine de ce prélèvement illégal, qui a un coût pour la communauté des communes.

Avec la sécheresse, une "guerre de l’eau" est-elle susceptible d'éclater en France ? Localement, l’eau est déjà source de tensions, voire de conflits. En Ardèche, la communauté de commune du bassin d’Aubenas a ainsi déposé plainte à la gendarmerie, le 28 juillet dernier, pour un "vol d’eau".  Près de 400 m3 ont en effet été pompés dans la retenue de Lavilledieu, près d’une zone d’activités. Le coupable s’est dénoncé dimanche : il s’agit d’un des dirigeants du club de moto-cross voisin, situé à quelques centaines de mètres du bassin, qui souhaitait accroître ses réserves d’eau en prévision d’un événement.

"Ça n'était jamais arrivé"

Le président de l’intercommunalité du bassin d’Aubenas, Max Tourvieilhe, n’en croyait pas ses yeux lorsque, le 18 juillet, il découvre que les deux tiers de l’eau stockée a disparu. "Au début, j'ai eu du mal à y croire", raconte-t-il. "400 mètres cubes, c'est quand même un volume d'eau très important, et sur mon territoire ce n'est jamais arrivé", poursuit le président. "Lorsque l'auteur des faits l'a avoué, il semblerait que ça a été pompé et déplacé simplement avec des tuyaux. Est-ce le cadenas qui a été forcé ? Est-ce qu'il y a eu un pompage par-dessous le grillage ? L'enquête le précisera", étaye-t-il.

 

 

La retenue de Lavilledieu est située près d’entreprises, afin de les protéger en cas d’incendie et aider les pompiers à éteindre le feu. "Je ne comprends pas, qu'est-ce qui fait qu'avec un été, comme en cette année, où les canicules se succèdent, où il y a un risque incendie très élevé en Ardèche, on puisse comme ça prélever sans rien dire à personne un tel volume d'eau ?", s’interroge Max Tourvieilhe. "Je pense que dans les mois et les années à venir, il va falloir que chacun respecte tout ça pour que l'on consomme le juste nécessaire d'eau puisque ça va devenir un bien précieux maintenant."

 

Pour empêcher les vols, pas besoin de renforcer la surveillance des réserves d’eau, selon Max Tourvieilhe. Le président appelle simplement à une prise de conscience collective. Remplir de nouveau le bassin pourrait néanmoins coûter jusqu’à 2000 euros à l'intercommunalité.