Les gendarmes se sont défendus d'avoir entravé l'arrivée des secours samedi dernier à Sainte-Soline. 1:32
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William Molinié, édité par Romain Rouillard , modifié à
Après les débordements survenus samedi dernier à Sainte-Soline, deux manifestants sont toujours dans le coma. Alors que les gendarmes sont accusés d'avoir entravé l'arrivée du Samu, les autorités n'ont relevé aucun manquement de ce type. Un médecin militaire est même directement intervenu pour porter les premiers gestes de secours.

Les forces de l'ordre ont-elles empêché les secours d'intervenir samedi dernier à Sainte-Soline ? Alors qu'ils participaient à une manifestation contre un projet de méga-bassines dans cette commune des Deux-Sèvres, deux hommes ont été grièvement blessés et ont été placés dans le coma. L'un d'entre eux est toujours entre la vie et la mort ce jeudi matin et sa famille a annoncé avoir déposé une plainte contre X. Mercredi, un enregistrement publié par Le Monde et Mediapart laisse entendre un opérateur du Samu indiquer ne pas avoir eu l'autorisation d'envoyer des secours sur place. Or, selon le rapport des autorités, aucun manquement de ce type n'a été mis en lumière.

Au contraire, un médecin militaire est même intervenu pour administrer les premiers secours, "au péril de son intégrité physique", dixit le directeur général de la gendarmerie nationale. Lorsque ce médecin du service de santé des Armées a pris la décision de secourir le manifestant gravement blessé, il se trouvait alors au beau milieu d'une foule hostile. Selon le récit des gendarmes, il y restera jusqu'à l'arrivée du Samu. 

Des accusations qui passent mal 

"Puis il est reparti à pied, sous une pluie de projectiles lancés par les black-blocs", assure un colonel. Dans les rangs militaires, les accusations d'entrave aux secours dont les gendarmes font l'objet passent donc plutôt mal. "Les organisateurs eux-mêmes conseillent aux manifestants d’éviter la prise en charge des pompiers ou du Samu pour ne pas donner leur identité", s'agace un cadre de la gendarmerie. 

Par ailleurs, la présence à Sainte-Soline de 22 observateurs de la Ligue des droits de l'homme constitue un autre sujet de crispation. Les gendarmes reprochent à ces avocats, militants et médecins de ne pas s'être cantonnés à leur rôle, à savoir documenter les pratiques policières. "Ils s’immiscent dans le dispositif, ils saturent les lignes d’appel, et mettent la pression sur tout le monde alors que c’est le feu", dénonce un militaire pourtant bien obligé de composer avec ces spectateurs encombrants.