«Recréer du lien» : sur l'île de Porquerolles, orphelins et veufs de gendarmes se retrouvent pour s'entraider
L'association Képis Pescalunes, qui vient en aide aux orphelins et veufs de gendarmes, a organisé un week-end sur l'île de Porquerolles. L'occasion pour tous de retrouver l'esprit de la caserne et de se soutenir dans des épisodes dramatiques.
Face à la douleur pour les enfants orphelins de gendarmes, l'association Képis Pescalunes et la gendarmerie ont décidé d'organiser un petit week-end sur l'île de Porquerolles, dans le Var, pour couper du quotidien. Au programme : départ en bateau depuis la côte, avec un privilège : "Il y avait la gendarmerie qui nous suivait derrière", raconte Tessa, au micro d'Europe 1.
La petite fille a perdu son père il y a quatre ans, a apprécié leur venue. "Ils nous surveillaient si par exemple on tombait, ils sautaient dans l'eau et ils nous rattrapaient", explique-t-elle. Heureusement la brigade nautique n'a repêché personne.
Lutter contre la perte de repères
Des démonstrations de gendarmes sur mer et dans les airs mais aussi balades à vélo et restaurants sont au programme. Annabelle, veuve depuis dix ans, est surtout touchée par les rencontres. "C'est l'occasion de se retrouver, partager des moments et puis, s'entraider aussi", confie-t-elle. Une ambiance familiale qui rappelle la caserne dont ils sont privés après la perte de leurs proches. Une souffrance pour certains enfants.
"Ils perdent leurs copains, ils perdent leurs repères", souligne le Major Christophe Combe, à la tête de ce projet solidaire. "L'idée, c'est de recréer une caserne virtuelle, je dirais, afin de recréer du lien entre eux, de l'échange" entre les enfants, poursuit-il.
Des moments privilégiés
Entre eux, petits et grands parlent un peu de leurs parents disparus, mais pas trop non plus, note Mewen, 17 ans, qui a à peine connu son père. "C'est un sujet un peu sensible. On en parle un peu mais rapidement, juste une demi-heure et après on change de sujet. On essaye surtout de passer des bons moments".
Son ami Valentin, dont le père est décédé il y a un an après un refus d'obtempérer, est content de le retrouver. "On se sent moins seul donc c'est très agréable quand même". Des moments privilégiés qui se reproduiront en mai prochain, à l'occasion d'un séjour à Paris.